La base du parti de Ali Benflis est fin prête à défendre ses structures. Des manifestations sont programmées, pour cette semaine, dans plusieurs régions du pays et même à l'étranger. Après la décision d'invalidation du VIIIe congrès du parti, la base du FLN est en ébullition. La semaine, qui commencera, aujourd'hui, sera la sienne. Les militants de la formation de Ali Benflis s'apprêtent, selon des sources proches de la direction nationale, à investir, cette fois-ci, la rue, pour dénoncer l'injustice. La mobilisation bat son plein à travers tout le territoire national. Les structures de base semblent décidées à se faire justice elles-mêmes. Des rassemblements et des sit-in sont annoncés çà et là. Si pour le moment, la direction du parti, à sa tête l'ancien chef du gouvernement, et candidat du FLN à la prochaine élection présidentielle, n'a pas encore défini les formes de riposte à l'arbitraire de la justice instrumentalisée par le clan présidentiel, l'initiative est laissée, cependant, aux militants qui ne veulent plus se cantonner dans la passivité. Même à l'étranger, en Europe notamment, les structures de la formation de Ali Benflis ont inscrit à leur programme d'action des manifestations publiques pour alerter l'opinion publique internationale et dire leur courroux, quant à la décision prononcée, par la chambre administrative de la cour d'Alger, mardi dernier, contre leur parti. Celui-ci attend que l'arrêt lui soit notifié, aujourd'hui, pour introduire un appel devant le conseil d'état. Un appel qui ne fera, toutefois, pas cesser la cabale contre le FLN et surtout son secrétaire général, Ali Benflis, visé particulièrement par le clan présidentiel, car il a refusé de faire allégeance lorsqu'on lui a demandé de mettre le parti au service d'un second mandat pour Bouteflika. Tout est mis en branle pour faire barrage à l'ancien chef du gouvernement : exploitation éhontée des médias publics, de la télévision de HHC, jusqu'à l'insignifiant organe gouvernemental sur la place d'Alger, instrumentalisation flagrante de la justice et pressions exercées sur les militants du parti. Abdelaziz Belkhadem, chef de la diplomatie algérienne, meneur du mouvement de redressement, est allé ce week-end, lors du regroupement qu'il a chapeauté dans la wilaya de Naâma, jusqu'à travestir l'arrêt de la chambre administrative de la cour d'Alger qui leur est pourtant favorable. Le ministre des Affaires étrangères qui affirme que “les activités du parti ne sont pas gelées”, met tout à fait à nu, les desseins du président candidat. Belkhadem et sa cohorte de “redresseurs”, qui se retrouvent quelque part piégés par la décision de justice en ce qu'elle ne leur permet pas à eux aussi d'activer au nom du FLN, passent à une autre étape dans leur guerre contre l'ancien chef du gouvernement, celle de décapiter définitivement le parti de Ali Benflis de sa direction nationale. Encore une fois, en faisant fi de tous les principes de droit en vigueur dans notre pays. Belkhadem tente, depuis ce week-end, de faire main basse sur les structures du parti, en activant désormais sous son sigle. Un membre du bureau politique de la formation de Ali Benflis, affirmait hier que le chef du “mouvement de redressement” ne peut se targuer d'aucune légitimité, du fait d'abord qu'il ne faisait pas partie des membres de la direction du FLN d'avant le VIIIe congrès, et même les anciens statuts ne l'autorisent pas à parler au nom du parti. “Le clan présidentiel avait averti le bureau politique, et le conseil national de coordination dans leur réaction à la décision de la cour d'Alger, endossera les conséquences fâcheuses que pourraient avoir ses dérives”. S. R. Malgré la décision de justice Benflis est toujours secrétaire général du FLN Le chef de file du “mouvement de redressement”, Abdelaziz Belkhadem, a souligné qu'après l'invalidation du VIIIe congrès du FLN, le parti revient à sa situation organique d'avant le congrès. Du coup, le ministre des Affaires étrangères qui n'était dans aucune instance dirigeante, ne peut accaparer comme il le fait depuis trois jours, les structures du parti. En dépit de la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger, Ali Benflis demeure le secrétaire général du FLN, la majorité des membres de l'ancien comité central est reconduite dans celui issu du VIIIe congrès. Idem pour le bureau politique. L'ancien Chef du gouvernement et candidat à la prochaine élection présidentielle, reste, toujours, maître des lieux. S. R.