L'Algérie n'a décroché aucun prix, malgré sa présence dans les trois catégories (deux films longs, un court et un documentaire), sauf une mention spéciale pour Parfum d'Alger, de Rachid Belhadj, décernée par la Fédération internationale des ciné-clubs, lors de la cérémonie des prix parallèles. Samedi soir, le rideau est tombé sur la 24e session de l'une des grandes manifestations arabes et africaines dédiées au 7e art, les Journées cinématographiques de Carthage. Une session intervenant un an après la révolution. Alors que les festivaliers se rendaient au cinéma le Colisée pour assister à la cérémonie, un groupe de jeunes cinéastes manifestait devant l'hôtel Africa, brandissant des banderoles, demandant à ce que les JCC ne soient plus sous la coupe du ministère de la Culture. Avec plus d'une heure de retard, la cérémonie commence. Avant les allocutions du directeur des JCC et du ministre tunisien de la Culture, l'assistance a apprécié le concert néo-oriental des frères Gherbi. Les présents, surtout les participants en compétition, retiennent leur souffle ! Certains croisent les doigts, redoutant de ne point figurer dans le palmarès. L'attente est longue. Le public s'impatiente. Le jury des trois sections en compétition se succède annonçant les lauréats. Cette année, c'est le film La pirogue du Sénégalais Moussa Touré qui a raflé la mise : prix du public et Tanit d'or long métrage, et ce, pour son “histoire touchante" et pour “l'interprétation extraordinaire de ses personnages". “La Pirogue" raconte l'histoire de clandestins sénégalais partis de Dakar pour atteindre les îles Canaries. Une traversée pas du tout joyeuse, car souvent meurtrière. Pour la compétition officielle courts métrages, le premier prix est revenu à Courte vie, du Marocain Adil El-Fadili. Quant à la section documentaire, c'est le film Le Président Dia, du Sénégalais Ousmane William Mbaye, qui a décroché le Tanit d'or. Au vu du palmarès final et des autres prix, on constate que la 24e session des JJC a marqué le retour en force du cinéma africain. D'ailleurs, l'édition 2012 se voulait une réhabilitation de ce continent, à travers les hommages, les films en sélection d'une part, et les prix décernés, d'autre part. Par ailleurs, l'Algérie n'a décroché aucun prix, malgré sa présence dans les trois catégories (deux films longs, un court et un documentaire), sauf une mention spéciale pour Parfum d'Alger de Rachid Belhadj, décernée par la Fédération internationale des ciné-clubs, lors de la cérémonie des prix parallèles. Pourtant certains des films concourant méritaient mieux qu'une “mention spéciale". Le jury en a décidé ainsi, et on ne peut que respecter ce choix ! Enfin, malgré les couacs et autres soucis d'ordre organisationnel ou technique (projections interrompues, voire reportées...), les JJC post-révolution ont mis en compétition 42 œuvres représentant 12 pays arabes et africains. Palmarès des 24e Journées cinématographiques de Carthage Section long métrage : Tanit d'or : La Pirogue de Moussa Touré (Sénégal) Tanit d'argent : Mort à vendre de Faouzi Bensaïdi (Maroc) Tanit de bronze : Sortir du jour de Hala Lotfi (Egypte) Prix spécial du jury : Aujourd'hui Tey, d'Alain Gomis (Sénégal) Section court métrage : Tanit d'or : Courte vie, de Adil El-Fadili (Maroc) Tanit d'argent : Bousculades, 9 avril 1938, de Sawssen Saya et Tarek Khaladi (Tunisie) Tanit de bronze : Lyzia, de M.C Dusabenjambo (Rwanda) Mention spéciale : Taleta, de Sabine El-Chamâa (Liban) Section documentaire Tanit d'or : “Le Président Dia", d'Ousmane William Mbaye (Sénégal) Tanit d'argent : “La vierge, les Coptes et moi", de Namir Abdel Messeeh (Egypte) Tanit de bronze : “It's all in Lebanon", de Wissam Charaf A. I.