La conférence organisée dans la matinée mardi dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par l'association féministe Vers le vert, a été d'une grande importance car tellement enrichissante. Et pour cause, la conférencière, Djoher Amhis-Ouksel, a retracé les différentes étapes de la vie de Taos Amrouche, cette grande figure de la littérature et des chants kabyles et berbères anciens, dont le parcours est particulièrement atypique. Nna l'Djoher s'est penché sur un thème quelque peu méconnu de la vie de Taos Amrouche, à savoir, la relation qui la lie à son frère, Jean El Mouhoub Amrouche, et leur attachement ombilical à leur mère patrie l'Algérie. Ils étaient les dignes représentants d'une culture millénaire, au moment où le colonisateur français vouait cette culture à la disparition. Le travail colossal de recherche qu'à effectué Taos Amrouche pour la sauvegarde du patrimoine musical traditionnel berbère est inestimable. C'est ce qui l'a conduit à se produire dans plusieurs pays tels le Maroc, la Tunisie, l'Espagne, la Suisse, mais surtout en France où elle a vécu une grande partie de sa vie. Elle ne compte pas moins de six disques à son actif, le plus célèbre est incontestablement “Chants berbères de Kabylie", qui a eu le grand prix du disque en 1967. Taos Amrouche est connue aussi comme romancière de grand talent. Elle a écrit son premier roman “la jacinthe noire" en 1947. S'ensuit alors un recueil de contes et de poèmes “Le grain magique" en 1966. Trois ans plus tard, soit en 1969, elle publie “Rue des tambourins" et en 1975 un roman autobiographique intitulé “L'amant imaginaire". Son dernier roman à été publié à titre posthume, en 1995. Cette grande dame est l'exemple-type de la femme kabyle émancipée et résistante. Ses œuvres littéraires, inspirées de son vécu et de son patrimoine culturel, sont d'une éclatante beauté et d'un style particulier. Un débat modéré par Mme Ousmer a eu lieu à la fin de la conférence de Djoher Amhis-Ouksel et a suscité de larges débats auprès d'un public très intéressé. Ensuite, un documentaire intitulé “Sur les traces de Taos Amrouche", réalisé par Saidia Barèche, a été projeté pour l'assistance venue nombreuse. Le documentaire retrace l'itinéraire de Taos Amrouche qui l'a conduit dans plusieurs pays maghrébins et européens. Des témoignages de personnalités qui l'ont connue et approchée y ont été rapportés à l'image du regretté Mohammed Arkoun et d'autres hommes de lettres et de personnes de son proche entourage. A I