Résumé : Lynda a fait le plus dur : rompre avec Lyès. Dans la chambre, elle donne libre cours à ses larmes. Les camarades avec qui elle est en froid s'inquiètent de son état. Lynda décide de rentrer à la maison. Elle prétextera être malade. Toute la famille la croit sauf sa grand-mère... Hadja Taos aurait voulu s'assurer que son imagination lui a joué un tour, qu'elle n'a pas vu de peine dans les yeux de Lynda mais celle-ci s'est mise au lit sans même se changer. - Le voyage m'a fatiguée, dit-elle en tirant la couverture à elle. Tu m'excuseras mais j'ai besoin de dormir ! - Si cela ne te dérange pas, je voudrais dormir ici, murmure Hadja Taos. Je te promets de ne pas te gêner ! - Merci ! - Je pourrais demander à ta mère d'apporter ton dîner, lui propose-t-elle, espérant l'entendre vouloir connaître le menu. Mais Lynda garda le silence. Tu as peut-être envie de quelque chose de précis ? - Non, je veux juste dormir. Lynda est très fatiguée. Elle s'endort très vite. Sa grand-mère rejoint le reste de la famille et dîne avec eux. Le dîner se passe dans l'inquiétude. Tous parlent du retour inattendu de Lynda. Chacun a une remarque à faire. Tous ont remarqué sa tristesse. - Ça doit être dû à sa maladie, commente Hadja Taos. Elle n'a pas l'habitude d'être malade ! Et surtout d'être seule en un moment pareil ! La pauvre petite ... - Elle va vite se remettre, dit son fils Abdenour. Dans deux ou trois jours, elle aura retrouvé la santé et le sourire ! - Inch Allah, murmure hadja Taos. J'ai hâte de la revoir sourire et l'entendre rire ! Même ses frères avec qui elle est en froid depuis des mois espèrent son rétablissement. La grand-mère n'en a pas cru ses oreilles. Aussitôt le dessert avalé, elle retourne à la chambre de sa petite fille. Elle voudrait le lui dire, sachant que leur sollicitude lui fera plaisir. - Lynda, est-ce que tu es réveillée ? La jeune fille ne répond pas. Alors, elle n'insiste pas. N'ayant pas l'habitude de se coucher aussitôt, elle décide de retourner au salon. Une fois là-bas, elle découvre son fils au téléphone. Les garçons sont tous sortis. Elle est soulagée qu'ils ne soient pas là pour entendre ce qui se dit. Son petit fils Azzedine a appelé pour savoir si Lynda a été demandée en mariage par un jeune architecte. - Oui, répond Abdenour, Pourquoi ? Il s'est passé des choses à Alger ? veut-il savoir en mettant le haut-parleur pour qu'elle puisse tout entendre. - Oui, elle s'est rendue à une fête avec lui et j'ai vu rouge... Je m'en suis pris à lui sans même avoir demandé des explications ! - Lynda a dû se fâcher ? Elle n'aime pas qu'on la contrarie, dit Abdenour, surtout qu'on affiche son manque de confiance ! - Je veux bien te croire, soupire le neveu avant de confier qu'il s'est trompé. Je n'aurais pas dû m'en prendre à lui. J'ai effrayé Lynda. Je le regrette... - Est-ce que tu l'as revue ? - Non, je l'ai attendue devant la cité. Elle devait avoir peur de sortir, émet Azzedine. Je regrette de l'avoir effrayée. J'irais la voir pour lui demander pardon. - Elle est ici, lui apprend son oncle. Elle est rentrée en fin d'après-midi ; elle a prétexté être malade ! elle n'a même pas dîné. Je comprends maintenant pourquoi elle est si triste ! - Je m'excuse mon oncle, mais, pour moi, en les voyant, se défend Azzedine, c'est une question d'honneur ! Je ne voulais pas l'effrayer ou lui faire des problèmes... Il faut qu'elle le sache ! - Je te crois. Je lui en parlerai demain, promet Abdenour, n'y pense plus. Hadja Taos n'attend pas la fin de la discussion pour retourner à la chambre de Lynda. Elle veut la rassurer, lui dire que le problème est réglé et surtout que Azzedine regrette son acte. Elle entre doucement dans la chambre et n'est pas surprise de l'entendre renifler. Elle tire la couverture pour la voir. Lynda pleure à chaudes larmes, et quand sa grand-mère s'assoie sur le bord du lit, elle se redresse et pleure sur son épaule. Hadja Taos la serre contre elle, heureuse de pouvoir la réconforter. - Je suis au courant, lui dit-elle. Azzedine vient d'appeler et a discuté avec ton père. D'après ce que j'ai entendu, il regrette beaucoup ce qui s'est passé. - Pas autant que moi. Il a tout gâché grand-mère, pleure Lynda. Ma relation avec Lyès appartient au passé depuis hier soir ! (À suivre) A. K.