Comme prévu, la décision de démission du président de la JS Kabylie, Mohand-Chérif Hannachi, annoncée par l'intéressé lui-même samedi soir après le semi-échec enregistré par la JSK contre l'Entente de Sétif, a polarisé l'actualité sportive hier aux quatre coins de la Kabylie profonde. Si certains pensent que le président Hannachi est plus que jamais décidé à tout plaquer en cette période difficile, de nombreux observateurs estiment que le chairman kabyle a pris cette décision à chaud et sur le compte de la déception engendrée par cette nouvelle contre-performance de ses poulains face aux Sétifiens et surtout les insultes proférées contre lui par une partie du public. Visiblement irrité par une telle situation, le président Hannachi a tenu à sortir des vestiaires en fin de match avec la ferme intention de rencontrer la presse et annoncer son intention de quitter le navire. “Cette fois-ci, le compte est bon, c'est mon dernier match en tant que président de la JSK. Personnellement, j'aurai voulu faire mes adieux sur une victoire, mais cela n'a pas été le cas. À chaque fois, des personnes manipulés viennent au stade pour m'insulter et je ne peux plus tolérer une telle ingratitude", a lancé nerveusement Hannachi aux journalistes présents avant de s'enfermer aux vestiaires où les joueurs s'étaient réunis pour soutenir leur président et lui promettre un sursaut d'orgueil dans les jours à venir. “C'est normal que le président n'accepte pas toutes les insultes qui pleuvent sur lui à chaque match. Je pense qu'il a beaucoup fait pour la JSK et qu'il mérite un grand respect", réagira aussitôt Nasser Sandjak au cours de la conférence d'après-match. “Il ne faut pas oublier que la JSK a affronté et sérieusement bousculé le leader sétifien qui est une bonne équipe et qui est tenant du titre. C'est dire qu'il va falloir s'armer de patience et attendre quelques matchs pour que l'équipe retrouve son équilibre, car il y a du bon et du moins bon dans ce groupe", dira encore Sandjak qui a renouvelé, hier encore, le même message de soutien à son président par le biais du site officiel du club. De leur côté, les joueurs kabyles ne se sont pas cachés la face en affirmant franchement que la balle est dans leur camp et qu'ils soutiennent leur président tout en lui promettant de redresser rapidement la situation. Même l'ancien coach, Mourad Karouf, qui était présent dans les vestiaires kabyles pour afficher, si besoin est, tout son attachement à la JSK, malgré tout ce qui a été écrit à son sujet. “Le président Hannachi a beaucoup fait pour le club. Il appartenait à tous les joueurs de faire bloc autour de lui pour entrevoir le bout du tunnel." Mais pour qui connaît Mohand-Chérif Hannachi, il est clair comme de l'eau de roche qu'il n'acceptera jamais d'abandonner son club de toujours en ces moments difficiles. Certes, le président Hannachi était injoignable hier durant toute la journée, mais dans un communiqué paru, hier, le site de la JSK affirme que “juste après l'annonce de la démission du président, l'ensemble des dirigeants, athlètes et beaucoup de supporters ont tenté de le faire revenir sur sa décision. Touché par toutes ces sollicitations, il a exprimé un besoin de recul et a pris quelques jours de repos". Et au même communiqué du club kabyle de préciser que “le conseil d'administration de la société se tiendra la première semaine de décembre pour tenter de le faire revenir sur sa décision au moins jusqu'à la fin de la saison 2012/2013, et ce, compte tenu de la situation difficile que traverse la JSK". Ce qui veut dire, entre les lignes, que le président Hannachi sera toujours en poste du moins jusqu'en fin de saison. M H