Résumé : Notre conversation dégénéra en différend. Youcef, voulant démontrer son autorité, tenta de s'imposer, mais je su soutenir son regard et maintenir ma position...Pas d'enfant avant que je ne l'aurais décidé...Et pas plus de deux bambinos. Non, j'y veillerais ! C'était notre première dispute déclarée. Je me mets au lit et tire la couverture sur mon visage. Youcef s'empare de son oreiller et alla se coucher au salon. Je rabats la couverture et m'assois dans mon lit, non sans avoir pris le soin d'éteindre la lumière. Mehdi dormait profondément dans sa petite chambre. Je me lève sur la pointe des pieds pour aller jeter un coup d'œil sur lui. Mon fils suçait son doigt. Un véritable petit ange. Je lui caresse la joue, puis les cheveux. Mon enfant semblait paisible dans son sommeil...Il souriait. Il fronçait les sourcils puis souriait encore. Je pouvais rester ainsi des heures à le contempler. Fatiguée et déçue par le comportement de mon mari, je rejoignais ma chambre en espérant trouver un semblant de repos. Je me levais plusieurs fois dans la nuit pour aborder Mehdi, changer sa couche ou lui donner son biberon...Ce n'est que vers l'aube, que je pu enfin fermer les yeux. Youcef boudait. Il avait refusé de prendre son petit-déjeuner et était sorti très tôt. La nurse arriva à l'heure et je pu me préparer moi aussi pour entamer ma journée. Heureusement que j'étais véhiculée ! J'arrive à la rédaction et me rendis tout de suite dans le bureau du red'chef pour lui demander de me donner de la matière pour la journée. Je voulais éviter Youcef... surtout pas de sortie avec lui aujourd'hui. Heu...c'était un peu mesquin de ma part de mélanger les navets et les choux mais il se trouve que mon coéquipier était mon propre mari et la source de ma mauvaise humeur. Qu'à cela ne tienne. Je tombe sur un sujet qui se rapporte aux femmes actives et à leurs préoccupations...C'est comme si le hasard me tendait une perche. Je prends à cœur ce sujet. Je me rendis dans plusieurs administrations, les écoles, en passant par les femmes d'affaires, les politiciennes et les candidates aux législatives...! Je rédige un long et profond article sur le thème. Toutes les femmes étaient unanimes : les hommes ne pensent qu'à eux. Elles, elles doivent se débrouiller seules pour tenir leur foyer, mettre des enfants au monde, les élever, suivre leur scolarité, et même assurer leur avenir...Que fait l'homme dans tout ce labyrinthe ? Elles répondirent toutes presque à la même enseigne : il se cherche une autre femme...Il court derrière un autre jupon...L'homme est insatiable...Il veut retrouver sa mère dans toutes les femmes qu'il rencontre... On vire alors vers le complexe d'Œdipe ou le talon d'Achille. L'homme veut toujours plus...Il n'attend pas d'être servi, il se sert lui-même, et c'est toujours la malheureuse femme qui casque. Elle est aussi souvent maltraitée et traitée de tous les noms, elle est battue et humiliée. Des femmes heureuses de pouvoir s'exprimer délièrent leur langue. Une petite hésitation, un petit silence de circonstance, puis un clin d'œil complice : “Vous êtes une femme... vous comprenez... ils sont gentils, les hommes, juste au début d'une idylle...Au début d'une union...puis...plus rien. On boit le calice jusqu'à la lie à cause d'eux. Même ceux qui se prétendent évolués, cultivés et compréhensifs sont de mèche avec les autres, il n'y a que de la façade qui trompe... les apparences...l'alter égo... Au fur et à mesure de mes investigations, je découvrais un monde que j'ignorais jusque-là. Un monde fait de femmes battues et malheureuses, de femmes traînées devant la justice, destituées de leurs droits, jetées dans la rue, ou répudiées sans aucune assurance ni garantie quant à leur avenir ou celui de leurs enfants...Et on parle des droits de la femme ! Où sont-ils donc ces droits ? Où est la parole sacrée qui redonnera la place à la femme dans une société à prédominance masculine ? Même ces dames de fer, comme on les appelle, se trouvent être juste un échantillon qu'on brandit pour montrer que les hommes ne sont pas aussi mauvais que ça, et qu'ils ont tout de même été tolérant jusqu'à permettre à ces “meneuses" d'atteindre le sommet de leur carrière et l'apothéose de la réussite. Mais ces femmes elles-mêmes souffrent de leur situation sociale. Elles en parlent, entament des débats, discutent, proposent des solutions...Mais en fin de parcours, personne ne les écoute réellement...Elles sont applaudies, adulées et deviennent celles sur lesquelles on peut compter...Hélas ce n'était que chimère ! (À suivre) Y. H