Résumé : Lynda a fini par se confier à sa grand-mère. Celle-ci s'évanouit en apprenant que c'est un inconnu qui s'en est pris à elle. Une fois revenue à elle, elle met Ourida au courant. Le secret sera gardé. Lynda ne retourne pas en cours. Elle reste à la maison. Tous ont remarqué sa tristesse. Même ses frères en sont touchés. Un jour, Lyès vient les voir. Il est inquiet pour Lynda... Lynda se tourne quand il entre. Elle ne veut pas le regarder dans les yeux. Elle ne veut pas les voir. Elle ne résisterait pas. C'est difficile de se faire à l'idée que malgré tout ce qu'elle lui a dit, il est venu voir sa famille. - Bonjour Lynda !demande-t-il sans attendre sa réponse. Comment vas-tu ? La jeune fille ne lui répond pas. - J'étais très inquiet, poursuit-il. Tu sais combien je t'aime. - Je t'ai dit de ne plus revenir, souffle-t-elle en fermant les yeux, laissant couler des larmes. Tout est fini entre nous ! - Je ne suis pas d'accord, dit-il. Je ne veux pas me séparer de toi. J'ai parlé à mes parents, à ton oncle, à tes cousins. On se fiancera quand tes parents et tes frères le voudront ! Et on se mariera quand tu le voudras. Lynda, je t'aime ! Tu comprends ? Je t'aime ! Lyès la regarde bouger la tête. Elle essuie les larmes qui lui brouillent la vue. - Je ne peux pas. Il faut t'y faire ! Tu es un garçon bien, charmant et ton avenir est prometteur, dit-elle en jetant un coup d'œil vers lui. Tu finiras par trouver une femme qui saura faire ton bonheur ! Moi, je ne suis pas celle qu'il te faut ! Le jeune homme s'emporte et se met à gesticuler tout en lui répétant pour la énième fois : -Comment te mettras tu en tête que je t'aime ? Je ne veux pas d'une autre, tu comprends ? Et je suis le seul à savoir ce qu'il me faut ! El hadja Taos les rejoint. Il la prend à témoin. - Elle est devenue folle ma parole, s'écrie-t-il. Je lui dis que je tiens à elle et tout ce qu'elle trouve à dire, c'est que c'est fini ! Pourquoi ? - Comme ça, lâche-t-elle. - Ce n'est pas une raison valable. Je ne peux pas renoncer à toi, juste “comme ça", réplique-t-il. Depuis que je me suis bagarré avec ton cousin, tu as changé ! - Oui, pour toujours. Rentre chez toi et oublie-moi! - Ma fille, tu devrais lui donner une chance, intervient El hadja Taos. Il tient à toi. Laisse-lui une chance. Mais sa décision est prise. Pour qu'il s'y fasse, elle quitte sa chambre et va s'enfermer dans celle de ses frères. Elle s'adosse à la porte et pleure comme lorsqu'on a perdu un être cher. Lyès ne le sait pas mais si elle a coupé brusquement, c'est pour leur bien, à tous les deux. Leur histoire d'amour n'a aucune chance d'aboutir à du concret. A moins de lui dire la vérité. Elle imagine déjà sa réaction. Il ne la croira jamais. - Pars ! Pars... Si elle écoutait son cœur, elle irait de ce pas lui raconter ce qui s'est passé mais sa raison lui ordonne de rompre et de l'oublier lui et ses promesses d'amour éternel. Le jour où il saura, il la prendra en horreur. Elle ne doit pas se faire d'illusions. Il a beau l'aimer, le lui crier, vouloir à tout prix reprendre avec elle et fonder une famille, il la jettera comme une vieille chaussette. Elle ne serait pas la première à qui cela arriverait. Elle sursaute quand on frappe à la porte. Elle ferme les yeux en entendant Lyès, la prier de lui ouvrir. - Lynda, je ne peux pas repartir comme ça ! On ne peut pas se séparer ! On est fait l'un pour l'autre ! - Non, pars ! Je t'en prie, pars ! Elle entend son frère Tewfik parler. - Je reviendrais ! Tu entends, je reviendrais ! Tewfik et Lyès sortent de la maison. Lyès le prie de la raisonner. -Je ne sais pas ce qu'elle a, reconnaît son frère. Depuis son retour d'Alger, elle n'est plus la même ! Je croyais que tu pourrais m'expliquer mais je vois que toi aussi, tu n'en sais pas plus que nous ! -Tewfik, ce que je sais, c'est que je veux qu'on se marie ! Je t'en prie, essaie de lui parler ! -Je te le promets ! Lyès repart bouleversé. Lynda l'est aussi de son côté. Sa grand-mère l'a vite rejointe. Elle la trouve en larmes, sanglotant comme une petite fille. Le silence plane sur la famille plus que jamais consciente de sa douleur. (À suivre) A. K.