Un forum scientifique sur les “peines alternatives à la privation de liberté" a été ouvert hier à Alger, sous l'égide du ministère de la Justice. Organisée en collaboration avec l'université saoudienne dite “Arabe Naief des sciences de sécurité", l'objectif assigné à cette rencontre est d'étudier les méthodes et moyens “efficaces" pour développer une nouvelle “philosophie arabe" visant l'instauration de ce système alternatif dans les législations des pays arabes, à l'instar de ce qui se fait dans les pays développés. C'est du moins ce qui ressort des discours lapidaires prononcés à l'ouverture des travaux de ce forum qui s'étalera sur trois jours, par Mohamed Charfi, ministre de la Justice, garde des Sceaux, et son invité Jamaâne Ben Kaouche, vice-président de l'université saoudienne. Le système alternatif étant déjà en vigueur en Algérie depuis 2009, M. Charfi a souligné que le procédé consiste dans le “traitement, en aval et en amont, de la problématique de la réinsertion sociale". Le ministre expliquera que ce système est “axé principalement sur la préservation de la dignité et la valeur sociale du condamné (...)". Même son de cloche chez le docteur Jamaâne Ben Kaouche qui a profité de cette occasion pour mettre en avant l'expérience de son pays et le savoir-faire développé à l'université saoudienne, dans ce domaine précis. “Notre établissement est spécialisé dans les recherches scientifiques relatives aux besoins d'organismes arabes pénitentiaires, sociaux et de sécurité", a-t-il souligné. De leur côté, les magistrats et les experts, dont certains sont venus d'Europe, ont mis en exergue le rôle important du système alternatif dans l'exécution des “peines légères". “Il s'agit d'une manière positive d'exécuter les peines notamment de la petite délinquance", a expliqué André Vallotton, expert européen spécialisé dans l'exécution des peines, citant l'exemple des travaux d'intérêt général auquel devront participer les condamnés. Le même expert relève que le système alternatif permet, par ailleurs, de réduire le “peuplement inutile" des prisons. Présent à cette rencontre, Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de la prévention, a indiqué, pour sa part, qu'ils sont “6 800 condamnés à bénéficier du système de peines alternatives, de 2009 à ce jour". Ceci en faisant part de la préoccupation de la justice algérienne à aller vers l'intégration de nouveaux moyens dans la condamnation à des peines alternatives, telle que, dit-il, l'introduction du fameux bracelet électronique pour les condamnés. F A