La réglementation, qui régit le secteur du médicament, nécessite une révision et le foncier doit subir en urgence un assainissement alors que le système bancaire constitue un facteur de blocage pour les investisseurs. L'environnement économique est des plus défavorables à l'émergence d'une industrie pharmaceutique en Algérie. La situation, qui prévaut dans le secteur du médicament, n'incite guère à l'investissement. La réglementation, qui régit cette activité, nécessite une révision et le foncier doit subir en urgence un assainissement alors que le système bancaire constitue un facteur de blocage pour les investisseurs. Ce sont autant de constats établis par l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop) il y a quelques années et qu'elle réitère de nouveau. Les revendications que son président, Nabil Mellah, a émis en 2005 semblent ne pas changer d'un iota. Pour cet industriel, le développement d'une industrie du médicament a besoin d'un arsenal juridique et réglementaire mis à niveau et fondé sur un contrôle à tous les niveaux. C'est cet instrument qui, par ses divers mécanismes, permet d'ailleurs, indique M. Mellah, de parer à toute situation de crise ou de quelconque pénurie. “Quand on est face à une situation de crise, on ne doit pas improviser. On est censé détenir les solutions au préalable afin de pouvoir anticiper", affirme le président de l'Unop, en marge d'une rencontre avec l'industrie pharmaceutique algérienne organisée hier par l'Agence française pour le développement international des entreprises, UbiFrance. “Le cadre réglementaire, régissant la production, l'importation, la distribution, est complètement dépassé", relève Nabil Mellah, qui déplore le fait que le spéculateur soit favorisé dans l'accès au foncier pour ne citer que cet exemple, mieux que l'investisseur sérieux qui ne recourt pas à la corruption... De nos jours, relève-t-il, un producteur, qui envisage d'investir dans les biosimilaires (médicament biologique qui est équivalent à un médicament de référence enregistré au sein de la Communauté européenne), ne trouvera pas une réglementation appropriée. Il estime que l'Algérie mérite un meilleur climat des affaires que l'actuel qui la classe au 152e rang dans le rapport de la Banque mondiale “Doing Business". Les mesures et solutions proposées par le président de cette organisation doivent être prises, selon lui, de manière claire pour que l'opérateur et le gestionnaire puissent avoir une visibilité. Cet opérateur plaide pour une synergie permanente et une approche collective entre tous les ministères impliqués dans le secteur, notamment la santé, le travail, le commerce, les finances, l'environnement, l'énergie. Interrogé sur l'objectif de couvrir 65% des besoins locaux par la production nationale, M. Mellah avoue que cela est faisable pour peu que tous les obstacles à l'investissement et le développement de l'industrie pharmaceutique soient levés. “Aujourd'hui, ce n'est pas encore le cas", regrette-t-il. Il est à noter que neuf entreprises françaises spécialisées dans les équipements, l'ingénierie, les accessoires et la formation ont pris part à cette rencontre. Elles sont venues effectuer des échanges dans le but d'explorer les possibilités d'un partenariat pérenne et les modalités d'un transfert d'expertise. Des réunions B to B entre les représentants des entreprises algériennes et françaises ont été également programmées. Cet événement intéressera, par ailleurs, le groupe Saidal qui dispose d'un plan de développement qui vise la réalisation de 6 nouvelles unités de production dans différentes spécialités. Il s'agit des usines de Zmirli, Cherchell, Constantine (2), Annaba, Sidi-Abdallah (anticancéreux)..., le groupe a développé une gamme de 130 produits dont 75 sont en cours de développement. Grâce à ce plan, Saidal compte atteindre 50% de parts de marché en volume et 25% en valeur et produira 370 millions d'unités-vente pour un chiffre d'affaires de 4 milliards de dinars. B K.