Chlef Prudence de la base À Chlef, l'invalidation du VIIIe congrès du FLN semble, du moins pour le moment, ne pas susciter de réactions apparentes de la part de la base militante pro-Benflis. “Tout se passe dans le calme et la prudence. Il ne faut pas précipiter les choses et aboutir ainsi à des situations regrettables. Bien au contraire, il faut agir avec sagesse et savoir-faire afin d'éviter dérapage et autres dérives”,feront savoir certains militants du parti. Bien que la décision relative à l'invalidation du VIIIe congrès du FLN reste injuste, selon les mêmes militants contactés, ceux-ci observent actuellement un wait and see, “en attendant ce que l'avenir nous réservera et ce que les directives de notre bureau politique national nous dicteront à ce sujet. Nous demeurons conscients de la gravité de la situation que traverse notre parti en raison de cette décision arbitraire de justice qui échappe à toute logique et à toute légalité juridique”, préciseront des militants de la base. Par ailleurs, et selon d'autres sources, certains responsables des deux organisations estudiantines à Chlef, à savoir l'UNJA et l'UNEA, seraient harcelées régulièrement par des services administratifs locaux, tout simplement parce qu'elles sont toujours fidèles à la direction légale du FLN. “Quant au siège de la mouhafadha locale FLN, il fait l'objet discrètement d'un dispositif de surveillance de la part des services compétents depuis l'annonce de ladite décision de justice”, nous confieront des sources locales. Ahmed Chenaoui Constantine Emoi chez les collègues de Mohamed Chalabi L'agression dont a fait l'objet, avant-hier, le député Chalabi, issu organiquement de la mouhafadha de Constantine a jeté l'émoi parmi les militants pro-Benflis. Une information relative à une probable grande protestation qui sera organisée sur la voie publique d'ici à la fin de la semaine a fait le tour des kasmas de la wilaya. Hier, les cadres de la mouhafadha de Constantine, entourés de quelques militants venus aux nouvelles, affichaient une mine tendue. En effet, le député Chalabi fait partie du collège des élus FLN constantinois et la nouvelle de son agression, suivie de son admission aux urgences, n'a pas laissé indifférents les pro-Benflis locaux. Les uns compatissants avec leur “frère”, les autres humiliés du fait de se retrouver, pour une deuxième fois, après 1992, dans l'opposition avec son lot de mépris et de répression auxquels ils n'étaient pas formés. Les propos se voulant rassurant du mouhafadh de Constantine cachent mal la vive tension qui règne au sein des troupes restées loyales au secrétaire général du parti. Dans l'entourage de M. Bouhouche, on rappelle que la situation est grave et on n'exclut pas le recours à des actions de protestation, de grande envergure, des militants dans les jours qui viennent. Pour ce dernier, joint par téléphone, “rien ne sera entrepris dans la précipitation et sans la concertation. Quant à la presse, elle sera tenue au courant des décisions à prendre éventuellement”. Plus loin, il ajoute : “pour le moment, c'est l'état de santé de notre militant et député qui nous préoccupe le plus. Ce matin (hier, ndlr) on nous a confirmé que son état s'améliore”. MOURAD KEZZAR BEJAIA “Démissionnez M. Bouteflika !” Les élus locaux, les militants et sympathisants du FLN pro-Benflis à Béjaïa ont observé, hier, un rassemblement devant le siège de leur mouhafadha, pour “dénoncer les agissements du président-candidat Bouteflika”. Cette manifestation de rue des pro-Benflis à Béjaïa est intervenue au lendemain de l'interdiction musclée par les services de sécurité à la veille du sit-in des parlementaires du FLN devant le siège de l'APN. Devant les manifestants du parti, M. Hocine Mouzaoui, député, et ex-mouhafadh du parti, a fait une déclaration très virulente à l'égard du président de la république. “Instrumentalisation de la justice pour geler les activités de leur parti”, “la marginalisation du Parlement”, sont autant d'agissements dont est accusé le président. “Le président prépare l'instauration d'un système totalitaire, dans lequel il serait en même temps juge et partie”, avertit l'orateur. C'est pour toutes ces raisons que les militants manifestants du FLN, hier, à Béjaïa, ont décidé de “briser le mur du silence et de compter au nombre de femmes et d'hommes libres devant le peuple algérien en demandant la démission immédiate de ce président”. D'autres actions de rue seront, selon M. Mouzaoui, entreprises par la mouhafadha de Béjaïa dans les jours à venir. L. OUBIRA