En fait, un véritable test grandeur nature qui lui permettra à lui mais, également à l'opinion, de voir s'il existe réellement une synergie entre la base du FLN, réputée pantouflarde, et la direction issue du VIIIe congrès. Après le choc qui a suivi l'invalidation du VIIIe congrès, Ali Benflis doit faire face à une nouvelle épreuve, autrement plus redoutable celle-ci : il s'agit, après les menaces, d'investir la rue, de passer aux actes, à travers des actions de protestation. En fait, un véritable test grandeur nature qui lui permettra à lui mais, également à l'opinion, de voir s'il existe réellement une synergie entre la base du FLN, réputée pantouflarde, et la direction issue du VIIIe congrès. Parce qu'il faut bien convenir que jusque-là, cette base que revendique la direction, est restée de marbre face à tous les assauts lancés par les “redresseurs”, qui donnaient d'ailleurs la nette impression de jouer sur du velours. Si bien que nombre d'observateurs ont reproché à Ali Benflis une certaine mollesse dans sa manière d'articuler la riposte. Allons-nous désormais assister à un changement de ton et voir les colonnes marchantes de l'ex-parti unique battre le pavé des grandes villes, en signe de solidarité avec la direction actuelle ? Avant de répondre à une telle question, il faut juste souligner que les manifestations de rues sont plutôt l'apanage des partis de l'opposition. Mais pas du FLN dont les militants sont plutôt aguerris dans les marches de soutien et autres démonstrations ostentatoires du système. C'est presque une question de culture. Sauf, que cette fois-ci, les choses ont radicalement changé, dans la mesure où le parti est visé par le clan présidentiel. Qui aura donc les faveurs des militants qui sont appelés à jouer les arbitres ? Si c'est Benflis, il pourrait alors renverser la vapeur et envisager l'avenir avec une certaine sérénité. Mais si ces mêmes venaient à rejoindre avec armes et bagages l'autre clan, selon la devise chère aux hommes du système, “avec celui qui est debout”, à ce moment-là, c'en est bel bien fini du parti incarné par Benflis. Mais les militants, qui portent le secrétaire général, ne l'entendent pas de cette oreille et comptent bien mener l'ultime bataille. N. S.