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Il convoque le 5e congrès, renonce à la présidence du FFS et crée sa fondation
Aït Ahmed passe le témoin
Publié dans Liberté le 22 - 12 - 2012

Après avoir dirigé le parti pendant près d'un demi-siècle, Aït Ahmed, l'un des derniers historiques, va se consacrer à la fondation qu'il vient de constituer et qui porte son nom.
On spéculait sur la fin du monde ce 21 décembre, mais c'est finalement la fin d'un monde : le président historique du FFS, l'un des derniers “Mohicans" du mouvement libérateur, a décidé de renoncer à la présidence du plus vieux parti d'opposition qu'il a fondé en 1963.
Cette décision, somme toute attendue depuis quelques mois en raison de l'âge avancé de l'ancien responsable de l'OS, est justifiée par “la fin d'un cycle". “Rappelons-nous nos devoirs de vérité et de lucidité : mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu'aux premières heures de mes soixante-dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s'imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice", écrit Aït Ahmed dans un message adressé hier au conseil national du parti réuni à Alger en session extraordinaire. “Dans cette perspective, je vous confie dès à présent le soin de maintenir le cap, de préserver et de développer le FFS, dans la collégialité, conformément à l'éthique qui a toujours guidé nos actions", ajoute-il.
Initialement prévu pour 2011, le congrès du parti est ainsi convoqué au 2e trimestre 2013, un rendez-vous au cours duquel il passera le témoin. “Le parti, le pays et l'ensemble de la région seront des sujets de réflexion et de débat constant pour les mois qui viennent. Aussi, je vous invite d'ores et déjà à inscrire ces préoccupations pour la préparation des travaux du 5e congrès du FFS, nouvelle étape de notre feuille de route, que je convoque officiellement pour le 2e trimestre de l'année 2013", note Aït Ahmed. “Nous sommes dans le sens de l'Histoire et notre peuple ne renonce jamais. Cet événement doit donner tout son sens à un véritable changement démocratique dans notre pays", dit-il.
La fondation Hocine-Aït-Ahmed est née
Mais ce retrait ne signifie pas pour autant qu'il va rompre les amarres avec un parti qu'il a dirigé pendant près d'un demi-siècle. Il restera à l'écoute des militants et apportera sa contribution sur le double plan de l'action et de la réflexion à travers notamment la fondation qu'il a décidée de constituer. “Je reste encore, bien entendu, à l'écoute des militantes et des militants et en relation de confiance avec le comité éthique et le secrétariat national à qui je demande d'engager dès maintenant le processus de préparation du 5e congrès du FFS par la mise en place, conformément à nos statuts et notre règlement intérieur, de la commission de préparation du congrès national (CPCN) et de tout mettre en œuvre pour sa réussite. Je resterai, dans l'avenir, toujours proche de vous dans la réflexion et l'action, en particulier,
avec la collaboration de mes enfants, dans le cadre de la Fondation Hocine-Aït-Ahmed que j'ai décidé de constituer", écrit-il.
Par ailleurs, Hocine Aït Ahmed ne manque pas d'évoquer les remous qui ont secoué le parti ces derniers mois, œuvre de “complots fomentés dans les officines", selon lui. “Depuis la préparation de la convention nationale du parti sur les élections législatives et jusqu'à ces élections communales, beaucoup de chemin a été parcouru. Sur ce chemin, il y a eu beaucoup d'obstacles. Mais le FFS ne serait pas ce qu'il est, c'est-à-dire le plus vieux et le plus solide parti d'opposition démocratique, s'il n'avait pas su, tout au long de ces années, serrer les dents durant les épreuves, renforcer les liens entre les militants les plus sincères, faire corps avec sa base et remonter, victorieux, à contre-courant de tous les traquenards." “En dépit de toutes les crises, fomentées dans les officines ou générées par un climat ambiant peu soucieux de sincérité et de dialogue franc, le FFS a élargi sa base militante, conquis de nouveaux citoyens et convaincu de valeureux militants de joindre leurs forces aux siennes à travers diverses régions du pays", dit-il. “Pour les partis comme pour les femmes et les hommes, il faut savoir grandir, si on ne veut pas finir dans les dérives infantiles", ajoute-il encore.
Enfin, il a réitéré, à la lumière des menaces qui pèsent sur la région, la nécessité d'une intégration maghrébine. “Plus que jamais, la mobilisation des consciences vives de la région est impérative. Plus que jamais, le Maghreb devra apprendre à sortir de la politique des slogans creux pour investir la voie du dialogue et des choix stratégiques mutuellement bénéfiques." Aït Ahmed est le deuxième homme politique à quitter la présidence de son parti après Saïd Sadi du RCD.
K K


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