L'introduction de nouveaux vaccins à l'image du vaccin contre la rubéole et celui contre la méningite purulente a été au centre des débats de ce 33e congrès. La Société algérienne de pédiatrie (SAP), qui a tenu son 33e congrès national au Méridien d'Oran du 19 au 21 décembre, a réuni plus de 300 participants venus de toutes les wilayas du pays, entre pédiatres issus du secteur public ou privé, ainsi que des communicants étrangers. C'est un hommage important au professeur P. Chaulet, décédé il y a juste quelques mois, qui a été rendu par l'ensemble des présents, eu égard à son engagement citoyen et son travail incessant en faveur de “la santé publique, de l'instauration d'une liste de médicaments essentiels à disposer en permanence en Algérie et en matière de formation", comme rappelé par un autre praticien tout aussi engagé en la personne de J.-P. Grangaud (prévention au ministère) présent à ce congrès. Ce dernier ouvrira encore les travaux de cette manifestation scientifique par une présentation de l'évolution des établissements hospitaliers Mères et enfants en Algérie, inexistants en 1996, passant à 2 en 2002, puis à 24 en 2009. Ces chiffres, qui montrent les efforts consentis, ne signifient pas pour autant que la prise en charge de la mère-enfant dans les établissements hospitaliers spécialisés a connu aussi une progression significative. Le professeur J.-P. Grangaud soulignera d'ailleurs que dans cet effort “qu'il faut poursuivre pour aller plus loin" beaucoup d'incohérences ont eu des effets négatifs comme l'affectation anarchique des personnels spécialisés, en surnombre dans des villes dotées de CHU, et en déficit ailleurs. Une absence de codification de l'affectation des personnels par rapport aux données du terrain, dira encore ce dernier. En matière d'évaluation, si dans les années 1960 la mortalité infantile juvénile, c'est-à-dire de moins de 5 ans, était de 200 pour 1 000, aujourd'hui ce même taux est de 27 pour 1 000, “ce qui n'a, donc, rien à voir avec la situation d'avant mais qui reste encore malgré tout élevé par rapport aux pays européens", dira à Liberté J.-P. Grangaud. Un constat à rapprocher aux efforts financiers importants qui auraient dû produire de meilleures données sanitaires. Dès lors est abordée la question de l'introduction de nouveaux vaccins, certes chers, mais qui ont fait leur preuve à l'étranger, à l'image du vaccin contre la rubéole et celui contre la méningite purulente. Un débat qui doit être lancé publiquement, estime notre interlocuteur, mais qui ne pourra être fait qu'avec la réalisation d'études épidémiologiques nationales fiables. À titre d'exemple, la communication du professeur F. Z. Zmit de l'EHS d'El-Kettar sur “l'épidémiologie et évolution des méningites bactériennes de 2005 à 2012" met justement en relief ce rapport avec la vaccination. Ainsi, en 2010, l'Algérie comptait plus de 3 100 enfants âgés de moins de 5 ans qui sont décédés à la suite de pneumonie, le bacille pneumocoque étant l'agent principal de la méningite bactérienne et faisant de cette infection la cause majeure de morbidité 24,7% et de mortalité 28%, dira l'intervenante et de noter que par rapport à son étude, 47% des enfants ayant contracté une méningite n'étaient pas vaccinés. D'où, aujourd'hui, le débat qui partage la communauté médicale sur l'introduction ou non de certains nouveaux vaccins dans le schéma national du carnet de vaccination obligatoire. D. L