Il est attendu qu'Abdelkader Bensalah, en fin de mandat, soit redésigné sénateur au titre du tiers présidentiel et continuera par là même à présider aux destinées du Conseil de la nation. Avant la fin de la première semaine du mois de janvier 2013, seront installés officiellement les nouveaux sénateurs (48 élus et 24 désignés par le chef de l'Etat), en vertu des dispositions constitutionnelles qui stipulent que la composante du Conseil de la nation est renouvelée par moitié tous les trois ans, soit à la mi-mandat. À ce titre, le Collège des grands électeurs devra élire, le 29 décembre prochain, les 48 sénateurs qui remplaceront ceux en fin de mandat. Cet événement ne suscite aucune importance particulière, pour l'heure du moins, au plan médiatique. Il est en voie de s'installer carrément dans la banalité tant il peine à capter l'intérêt de l'opinion publique. Il n'y a, au demeurant, que les états-majors des partis politiques, ayant obtenu un score honorables aux dernières élections locales, qui œuvrent à placer leurs candidats dans les travées de l'hémicycle de la Chambre haute du Parlement. Dans l'absolu, le FLN et le RND, les deux partis ayant obtenu le plus grand nombre de sièges aux assemblées locales à l'issue du scrutin du 29 novembre dernier, seront les gagnants des sénatoriales. Dans la réalité, ce n'est pas si évident. Les dernières élections locales n'ont donné des majorités absolues que dans une partie infime des APC et APW. C'est le jeu des alliances qui a pu déterminer, après des jours, voire des semaines de tractations la présidence de nombreuses APC et APW. Une présidence qui n'est pas sortie de la majorité relative conférée par les résultats du scrutin local. Ce scénario sera assurément réédité lors des prochaines sénatoriales. Les partis politiques, qui s'allieront conjoncturellement en perspective du rendez-vous de samedi prochain, échangeront les voix de leurs élus d'une wilaya à une autre, de telle manière à ce que chacun trouve son compte dans ces élections. Il est attendu que le Conseil de la nation change légèrement de configuration par l'entrée de nouvelles formations politiques jusqu'alors totalement absentes de l'institution créée il y a quinze ans. Du côté des nominations au titre du tiers présidentiel, l'on ne s'attend pas non plus à des changements significatifs. Pourtant, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, est arrivé au terme de son second mandat de six ans. Ce n'est qu'un détail, une pure formalité, affirme-t-on au sein de l'institution. Tout porte à croire que M. Bensalah reprendra sa qualité de sénateur par la volonté du président de la République. Aucun article de la Constitution n'interdit, en effet, le chef de l'Etat de nommer indéfiniment une même personnalité au tiers bloquant. C'est déjà arrivé avec Tahar Zbiri, désigné à ce titre par Liamine Zeroual en 1997 et reconduit, deux fois, dans ses fonctions par le président Bouteflika. Il est donc à parier, sauf retournement inattendu de la situation, qu'Abdelkader Bensalah présidera encore aux destinées du Conseil de la nation, pour les six années à venir. S H