Les intervenants indiquent que les produits agricoles du terroir peuvent constituer un levier de valorisation socio-économique important pour peu que les mécanismes adéquats soient mis en place. “Les produits agricoles et agroalimentaires du terroir et leur impact sur le développement local" est l'objet d'un séminaire international organisé au département d'agronomie de la faculté des sciences agrovétérinaires et biologiques de l'université Saâd-Dahlab de Blida. Le séminaire a vu la participation de spécialistes marocains, français et algériens qui appellent à la promotion de ces produits du terroir. Plusieurs recommandations ont été élaborées par les participants dans le but de promouvoir les produits du terroir qui présentent des caractéristiques médicales et nutritionnelles reconnues partout mais qu'il convient de promouvoir et de protéger contre toutes sortes de prédation. Après avoir cité l'exemple des Marocains pour l'huile d'argan qui est devenue, en l'espace de dix années, l'huile la plus chère du monde et très recherchée pour sa finesse et ses qualités nutritionnelles, des responsables politiques et des scientifiques ont donné, chacun dans sa spécialité, une labellisation et un plus à cette huile qui était fort méconnue auparavant. Il y a aussi l'autre exemple du fromage de chèvre, produit par les Français, qui peut aussi être produit chez nous et qui a permis à la région Languedoc-Roussillon en France de promouvoir ce produit et d'en tirer des bénéfices substantiels en produisant 1500 tonnes par an et en créant un tissu industriel local qui a permis la labellisation de ce fromage et de lui donner une “AOP"(appellation d'origine protégée) qui le distingue des autres produits de même type. Les intervenants indiquent que les produits agricoles du terroir peuvent constituer un levier de valorisation socio-économique important pour peu que les mécanismes adéquats soient mis en place. Chez nous, peut-on encore promouvoir les produits agricoles du terroir ? Difficile de le dire surtout quand on sait que les dégâts occasionnés dans nos zones rurales sont incommensurables. Le phénomène du terrorisme et l'abandon de terres à très haut rendement agricole dans les zones montagneuses ont laissé des séquelles qui se sont répercutées même sur le modèle de consommation algérien qui est devenu accro des produits commercialisées par les multinationales. Pour le Dr Sahli, maître de conférences à l'université de Blida et organisateur de cette rencontre, les thèmes retenus sont l'identification des ressources végétales et animales du terroir, l'identification des produits agricoles et agroalimentaires du terroir dans le cadre d'une analyse filière, les aspects techniques, juridiques et institutionnels liés à la qualité, à la valorisation et à la promotion des produits, les aspects économiques, les comportements et la stratégies des différents acteurs et, enfin, l'impact des produits agricoles du terroir sur le développement socioéconomique local. Relancer cette activité des produits agricoles du terroir en Algérie reste possible, surtout que plusieurs régions ont acquis une réputation pour certains produits comme le miel, les olives ou l'huile d'olive et bien d'autres produits encore. À Blida, par exemple, les petits cultivateurs des montagnes perpétuent toujours cette tradition des produits agricoles du terroir. Chaque jour, ils investissent le marché du centre-ville pour étaler leurs produits bio comme la laitue, huile d'olive, olives, œufs variés, poireau et tant d'autres fruits et légumes très prisés et appréciés par les consommateurs qui tiennent à valoriser ce patrimoine culturel et économique. K.F