Le procès opposant les directeurs des quotidiens El Watan, El Khabar et la journaliste Salima Tlemçani a été reporté, hier, au 20 janvier prochain, pour examen des exceptions de forme. Ce jour-là, le juge aura à se prononcer sur l'existence ou non d'un vice de procédure. Soit le tribunal déboutera les plaignants et il restera à ces derniers une possibilité d'appel. Soit, il rejettera les exceptions soulevées par la défense et l'affaire sera alors jugée sur le fond. Pour rappel, l'affaire remonte à une plainte pour diffamation déposée par le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) et son secrétaire général, suite à la publication, par ces deux quotidiens, d'un article en février 2003, qui faisait référence à la signature d'une pétition par 50 cadres de la Sûreté nationale, dans laquelle ceux-ci remettaient en cause la gestion du directeur de la DGSN, Ali Tounsi. Le tribunal de Sidi-M'hamed a, dans son verdict rendu le 23 décembre dernier, débouté les plaignants et déclaré la citation irrecevable sur le plan de la forme. Suite à ce verdict, cette fois-ci, ce sont le ministère de l'intérieur et la Direction de la sûreté nationale qui ont repris la même plainte contre ces deux quotidiens. Lors de ce procès, le collectif des avocats a justement axé sa défense sur les auteurs de cette plainte. “Une plainte ne peut être déposée par un ministère, mais par la personne du ministre lui-même, et cela au nom de l'état. Et par conséquent, juridiquement, cette plainte est irrecevable”, a relevé maître Meziane, lors de l'audience. Par ailleurs, les robes noires et les accusés ont demandé la présence du ministre ou de son représentant pour s'expliquer sur l'opportunité de cette plainte dont ils suspectent la nature politique. “Nous considérons ce procès comme étant politique. Pourquoi le ministre a attendu une année pour nous ester en justice alors qu'il avait la capacité de le faire avant, si ce n'est pour faire pression sur des titres qui pourraient apporter la contradiction à la veille d'une importante échéance électorale. Il veut faire pression sur nous pour réélire son candidat. Alors, nous demandons sa présence, car nous avons, nous aussi, des questions à lui poser”, a déclaré Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, lors de son intervention. M. B.