L'entreprise joue un rôle important dans l'efficacité de la politique pharmaceutique du pays. Le groupe Saïdal poursuit son agressive offensive sur le marché national du médicament. Les résultats positifs réalisés durant l'exercice écoulé prouvent encore sa bonne santé. Son chiffre d'affaires (CA) ne cesse d'augmenter d'année en année. L'entreprise vient de terminer l'année 2003 avec un CA de 6,1 milliards de DA. Le bilan est, selon M. Aoun, PDG du groupe, très positif et conforme aux prévisions. Le taux de croissance dépasse ainsi les 5% par rapport à 2002, où le CA était de 5,6 milliards de DA. Le résultat net provisoire en 2003 est de 400 millions de DA contre 187 millions en 2002. La production a enregistré, en outre, une hausse que confirment les ventes. “Nous avons connu une année charnière du point de vue de la croissance”, affirme M. Aoun. La mise sur le marché de nouveaux produits pharmaceutiques y est, souligne le manager, pour beaucoup dans cette performance. L'adaptation de l'offre par rapport à la demande du marché a également boosté la société. Pour cela, le staff a toujours tenu à cadrer la production avec les exigences du marché en médicaments. “Pouvoir affiner notre production sur un marché très mouvant n'est pas une mince affaire”, avoue le premier responsable du groupe. Une telle prouesse, explique-t-il, dénote de la stratégie mise en œuvre qui s'est avérée, d'ailleurs, bénéfique à plus d'un titre. Le programme suivi, qui a touché tous les secteurs de production, allant de la maîtrise de l'approvisionnement en matières premières à la gestion des stocks, témoigne de l'expérience acquise dans le domaine par l'entreprise. Les tarifs pratiqués par la société sont compétitifs en comparaison aux autres concurrents car, précise M. Aoun, “nous arrivons, entre autres paramètres, à maîtriser nos charges…” C'est la résultante, estime-t-il, d'un système de gestion axé sur l'utilisation optimale des capacités installées mais aussi sur le travail des délégués médicaux devenus percutants auprès des prescripteurs. Ce bilan confère, par conséquent, au groupe une présence incontournable sur le marché. “Nos parts du marché se situent entre 40 et 42%”, indique M. Aoun. Les produits de Saïdal ont arraché une place importante dans le schéma thérapeutique algérien. Le groupe a, en outre, adapté sa politique à celle du gouvernement pour la production et la consommation du générique. Le malade algérien opte de plus en plus pour ce médicament. Cette sérieuse avancée a, pour rappel, valu à Saïdal le prix national de la qualité, remis récemment par le ministère de l'industrie pour la première fois à M. Aoun. Concernant la contre-performance réalisée durant le premier semestre 2003, le PDG l'explique par le retrait de la liste des remboursables de quelques médicaments produits par l'entreprise. “Nous avons enregistré des résultats positifs pendant cette période, mais qui sont en deçà de nos prévisions”, argue-t-il. Six produits de Saïdal sont, en effet, retirés de la nomenclature nationale depuis trois ans. Pourtant, ces médicaments sont très demandés par les patients. “Nous nous sommes, toutefois, rattrapés, comme promis, en second semestre, et le bilan de fin d'année 2003 l'atteste…”, soutient M. Aoun. Sur un autre registre, l'année 2004 sera celle durant laquelle le groupe concrétisera ses projets. La deuxième phase de la production de Somedial, société mixte entre Saïdal et le Groupement pharmaceutique européen (GPE), sera lancée fin avril ou début mai prochains. Les sirops et les formes sèches seront ainsi produits par cette société. Cette seconde étape, faut-il le rappeler, devait se réaliser il y a quelques années, mais un indu-occupant d'un hangar à Oued Smar a retardé le projet. L'usine de Taphco entrera, elle aussi, en production vers la fin de l'année en cours. Par ailleurs, les questions de remboursement et l'interdiction d'importation à quelques opérateurs ne sont toujours pas éludées. Le ministère doit se saisir d'une manière concrète de cette affaire, prendre les décisions qui s'imposent et mettre un terme au statu quo…Car, il est inadmissible de démarrer l'exercice 2004 avec l'absence de la puissance publique dans un secteur aussi sensible que celui du médicament. B. K.