Une soixantaine de poètes issus de 7 wilayas ont tenu à être présents à la 6e édition de la Rencontre poétique amazighe de la Soummam qu'a organisée, la semaine écoulée, la dynamique association Etoile culturelle d'Akbou, en hommage au militant de la cause berbère, Nour Ould Amara. Placée sous le signe du souvenir, cette manifestation cultuelle a également été dédiée à la mémoire de deux autres militants disparus, Abdelmadjid Benaoudia et Rabah Maraoui dit Ammi Saïd, anciens membres très actifs de l'association organisatrice. Il faut préciser que ce rendez-vous poétique amazigh, qui se tient chaque année à la maison des jeunes Abderrahmane-Farès d'Akbou, intervient à un moment opportun, puisqu'il coïncide avec le premier anniversaire de la disparition de Nour Ould Amara, ancien enseignant de tamazight et ex-animateur d'émissions culturelles à la chaîne satellitaire Berbère Radio et Télévision (BRTV). Natif de la région de Aïn El-Hammam, le 10 septembre 1968, le défunt était au départ enseignant de la langue arabe, avant de se reconvertir à tamazight, sa langue maternelle, et ce, à la faveur d'un stage organisé par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), en 1995. Terrassé par un cancer foudroyant, il rend l'âme le 20 septembre 2011, à Paris, à l'âge de 43 ans. L'émotion était à son comble au premier jour de cette rencontre, lorsque l'épouse du défunt, Mme Samia Ould Amara, son frère et ses anciens collègues et amis se sont relayés au micro pour apporter des témoignages poignants sur la vie et le parcours de cet infatigable militant de la cause amazighe. “La poésie engagée au service de l'identité amazighe" est le slogan de cette rencontre, tiré du thème de la conférence-débat qu'a animée Djamel Arezki, auteur et chercheur en tamazight. Outre les deux conférences-débat sur le rôle de la poésie dans la promotion de la langue et culture berbères, un concours poétique réparti en quatre séances, présentation de pièces théâtrales, une exposition et une vente-dédicace de livres sur la littérature de la langue amazighe, étaient également au menu de cette rencontre dédiée au 4e art. Concernant le concours de poésie, les organisateurs ont fait appel à un jury composé essentiellement de chercheurs universitaires et autres spécialistes dans le domaine littéraire. À l'issue de cette compétition poétique, 3 jeunes poètes ont été primés. Le premier prix a été décroché par Hocine Louni, alors que Mohand Akli Djouher s'est adjugé la deuxième place. Quant au troisième trophée, il est revenu à Saïd Fellag. Afin de permettre une clôture en apothéose, l'assistance a eu droit à la présentation de la pièce théâtrale intitulée “Tamettut nni" ou “L'autre femme", du Théâtre régional de Béjaïa, qui a eu le meilleur prix lors de la dernière édition du Festival national du théâtre d'expression amazighe, tenue récemment à Batna. “Notre initiative vise à réhabiliter certaines figures de la culture algérienne, à l'image du militant de la cause berbère Nour Ould Amara. Pour rappel, nous avons déjà honoré dans les précédentes éditions tant d'artistes, tels que Si Muhend U M'Hend, Maraoui Rabah dit Ammi Saïd et Jean Mouhoub Amrouche", nous dira Mouloud Salhi, le président de l'association Etoile culturelle d'Akbou. Pour sa part, le vice-président de la même association, Salah Loualia, soutient que “notre principal objectif consiste à développer les échanges entre comédiens, artistes et associations de divers horizons, pour permettre un espace privilégié d'expression pour l'ensemble des poètes participants, afin d'encourager la création poétique de qualité d'expression amazighe". À noter que cette 6e Rencontre poétique de la Soummam, qui entre également dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, a eu lieu grâce à l'apport de plusieurs partenaires de l'association organisatrice, notamment la direction de la culture de Béjaïa, la DJS, la direction de l'éducation nationale, Berbère Radio Télévision et l'APC d'Akbou. K O