Pendant un mois, les amateurs du 4e art pourront assister à douze nouvelles pièces théâtrales, des hommages, lectures de textes de grands dramaturges comme Kateb et Kaki. Des conférences sur le théâtre et des concerts de musique. Dans le cadre des festivités du cinquantième anniversaire de la nationalisation de l'Opéra d'Alger (le 8 janvier 1963), une panoplie d'évènements en hommage aux pionniers du théâtre algérien a été concoctée jusqu'au 8 février prochain. Le coup d'envoi de ces commémorations a été donné mardi dernier, avec la première représentation de la pièce théâtrale Nedjma, mise en scène par Ahmed Benaïssa. Dans une salle pleine à craquer, les festivités ont débuté à 18h30, avec une projection sur l'histoire du TNA et les temps forts de cet établissement qui a vu passer de grandes œuvres comme le Cadavre encerclé de Kateb Yacine. Des photos d'anciennes pièces théâtrales et d'illustres figures du 4e art ont aussi été projetées au bonheur de l'assistance qui applaudissait à chaque fois. Avant le grand moment attendu par la salle, l'anniversaire s'est poursuivi en musique avec l'orchestre El-Djawhara et Polyphonie sous la direction du chef d'orchestre Djamel Taâlbi. Les musiciens ont interprété des chants patriotiques et le titre Tahya el-Djazaïr du Cheikh El-Hadj El-Anka, qui a plongé les nostalgiques cinquante ans en arrière. Par la suite, une cérémonie d'hommage a été consacrée à plusieurs acteurs qui ont contribué à la naissance du théâtre algérien, notamment à Tah El Amiri, Hinda, Sid-Ali Kouiret et à Mustapha Kateb, premier directeur du TNA (1963-1972). Il est 20h, les applaudissements et les youyous fusaient de partout. Les comédiens s'installent sur scène pour emporter le public dans la légendaire histoire du livre de Kateb Yacine Nedjma. Mise en scène par Ahmed Benaïssa, le comédien adapte le livre au théâtre en reprenant plusieurs extraits du roman d'une manière linéaire. Les tableaux s'enchaînent et jonglent d'une époque à une autre, tout commence dans la tribu des Keblout, puis au soulèvement pour l'indépendance où on retrouve le personnage principal Lakhdar, accompagné de sa cousine Nedjma. Au fur et à mesure, on découvre l'amour de Lakhdar pour sa cousine et son engagement pour son autre amour : l'Algérie. Dans un arabe dialectal traduit par Hocine Taïleb, les trente comédiens récitent leurs textes avec différents accents représentant le pays. Une belle manière de vulgariser cette pièce et la rendre accessible à tous. Dans un décor simple et parfois sombre, les scènes défilent et parfois trop rapidement sans laisser le temps au public d'apprécier la précédente. Sur de la musique de Cheikh Amine, les chants sont interprétés en kabyle et en arabe, les costumes aussi beaux les uns que les autres représentent l'Algérien de l'époque : du chaoui au kabyle pour finir au targui. Cette troupe, qui a fait sensation mardi soir au TNA, est le fruit d'un atelier de formation de comédiens amateurs géré par le metteur en scène Ahmed Benaïssa. Durant une heure, le public a redécouvert les textes et la beauté de Nedjma à travers cette pièce. Concernant les activités prévues pour ce cinquantenaire, un total de douze pièces sera joué au TNA, jusqu'au 8 février, aussi des lectures de textes de grands dramaturges algériens, de la musique symphonique et des conférences autour de la thématique “Le théâtre : cinquante ans à travers la photographie". H M