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voix plurielles pour l'œuvre de Kateb Yacine
La pièce Nedjma d'Ahmed Benaïssa presentée au TNA
Publié dans El Watan le 10 - 01 - 2013

Les festivités célébrant les 50 ans du théâtre algérien se dérouleront jusqu'au 8 février 2013.
Ahmed Benaïssa a réuni une trentaine de comédiens de plusieurs régions du pays pour mettre en scène le texte de Rachid Soufi, lequel a adapté le premier roman de Kateb Yacine, Nedjma, publié en 1956. La pièce a été présentée mardi soir au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger en ouverture d'une série de festivités célébrant les 50 ans de l'institution du théâtre national algérien en janvier 1963. Ahmed Benaïssa a constaté que les jeunes comédiens n'ont pas lu l'œuvre majeure de Kateb Yacine. La faute à qui ? A l'école en faillite ? A l'université dévalorisée par l'incompétence et la bureaucratie ? Au manque dramatique de librairies à l'intérieur du pays ? Au désintérêt par rapport à la lecture ? Devant cette situation, Ahmed Benaïssa a eu la géniale idée de dire aux comédiens : «Eh bien, moi aussi je n'ai pas lu Nedjma ! Alors faisons une fiction qui va dans le sens de Kateb Yacine.»
Une manière de les encourager à se «mettre dans la peau» des personnages de Nedjma et de plonger dans l'ambiance voulue par l'écrivain, celle d'exprimer «l'âme du pays» ou «l'idée de la nation». Ahmed Benaïssa, assisté de Ali Abdoun et de Brahim Djaballah, a bâti la pièce sous forme de tableaux qui se succèdent, parfois trop rapidement, pour restituer l'histoire de Nedjma, à partir du moment où Keltoum offre un tapis au Keblouti «pour qu'il ne soit pas souillé par les ennemis».
Nedjma, l'héroïne du roman, ne domine pas la scène comme l'avait voulu Kateb Yacine dans son livre. Lakhdar, autre personnage de Nedjma, est là en absent-présent à suivre l'évolution dramatique d'un pays occupé par des forces étrangères et traumatisé par les trahisons, les intrigues et les questionnements sur l'identité. Les autres personnages, Mustapha, Rachid et Mourad se cherchent, eux aussi, à partir d'un amour commun, Nedjma, la cousine de Lakhdar. La scénographie est dépouillée, articulée sur le jeu des comédiens tout juste moyen, la lumière et la musique de transition composée par Mohamed El Amine, jouée sur le rythme 14/8.
Une musique qui aurait pu évoluer autrement pour suivre la profondeur de la narration. «Nous avons choisi un rythme ordinaire. Il faut dire que ce n'est pas facile d'adapter une musique à un texte pareil. J'ai travaillé en étroite collaboration avec Ahmed Benaïssa pour arriver à cette composition. Il y a eu l'introduction d'une certaine spiritualité dans la musique», a déclaré Mohamed El Amine, qui a déjà eu à travailler avec Djamel Bensabeur et Djillali Boudjemâa. Les quelques scènes intimistes soulignent l'intérêt du metteur en scène pour les méthodes du dramaturge russe, Constantin Stanislavsky, basée sur «le jeu vrai» et «la construction du personnage».
Du chant de Simone Tamar, à l'habit targui en passant par les couleurs kabyles et les bkhours, Ahmed Benaïssa a donné une certaine pluralité à l'œuvre romanesque de Kateb Yacine. Le metteur en scène n'a pas oublié de densifier la pièce avec la chorégraphie, conçue par Mohamed Nâamane, et la polyphonie à travers laquelle «le destin commun» des Maghrébins est exprimé. Après le spectacle, le public paraissait partagé. Certains ont adoré la mise en scène d' Ahmed Benaïssa qui, selon eux, a su donner une épaisseur à la dramaturgie, malgré le manque d'expérience des comédiens. Et, pour d'autres, l'adaptation de Nedjma aux planches n'est pas totalement réussie, voire ratée.
«Kateb Yacine connaissait Loundja bent el ghoul, a eu une grand-mère qui lui avait raconté des légendes. Je me suis dit que c'est vers cela qu'il fallait partir et narrer l'histoire de Nedjma comme un conte en y introduisant notre medah, notre tragédie, notre goual, le garagouz, le jeu d'ombres. J'ai apporté, avec Ali Abdoun, quelques modifications dramaturgiques au texte initial, un texte très cinéma, de Rachid Soufi. Les 30 comédiens ont assumé toute la pièce avec son rythme affolant (…). Kateb Yacine permet beaucoup de lectures de ses textes. Il était sociologue, historien, anthropologue. Son œuvre est impérissable», a déclaré Ahmed Benaïssa à la fin de la représentation. Il a rappelé que le montage de cette pièce a été fait dans la cadre d'une formation de comédiens qui a duré quarante jours.
Les comédiens se sont assez adaptés à la charge dramatique avec des fortunes différentes. Reste ce grand problème de la diction constaté déjà dans d'autres pièces algériennes. «J'ai voulu impliquer davantage les comédiens afin qu'ils s'interrogent plus sur l'œuvre jouée sur scène (…). J'aurais aimé jouer le rôle de Lakhdar, mais il y a longtemps», a souligné
Ahmed Benaïssa. Une douzaine de pièces seront présentées durant ce mois de festivités marquant les 50 ans du théâtre algérien. Des pièces produites par les théâtres régionaux (Annaba, El Eulma, Béjaïa, Skikda, Saïda, Batna, Oran, Souk Ahras…). «Les cinquante ans du théâtre algérien à travers la photo» fera l'objet de journées d'étude prévues les 19 et 20 janvier à la salle de conférences du Centre culturel d'Alger. Durant la soirée de mardi, des hommages ont été rendus aux gens du théâtre comme Taha Al Amiri, Sidi Ali Kouiret, Safia Kouaci, Mustapha Kateb et Mohamed Boudia.


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