Résumé : Je tente de mettre de l'ordre dans mes idées, en mettant de l'ordre dans mon salon, où traînaient çà et là des restes de gâteau et des assiettes sales. Soudain une douleur me traverse le dos. Je tente de me redresser, mais la douleur persiste. Je m'allonge alors dans mon lit. Youcef revint. Je tente de répondre avec calme à ses remontrances. Il ouvrit les bras : - C'était moi qui me sentais le plus concerné d'ailleurs dans cette affaire, car on me prenait pour un idiot qui se laissait dominer par sa femme. - Youcef. Je t'en supplie, arrêtons-nous là pour ce soir. Je ne me sens pas bien. - Ah ! Madame ne se sent pas bien. Madame est fatiguée parce qu'elle a vadrouille toute la journée, et a pris en charge des femmes en difficulté. Mieux encore. Elle est passée maîtresse dans l'art d'orienter des femmes sans défense, et de mettre en route un processus de combat qui va sauver le monde féminin. Je pousse un soupir : - Laisse-moi me reposer pour ce soir. Demain matin à la première heure, nous rediscuterons de tout ce que tu voudras. Ce soir je me sens trop lasse, et mon dos me fait souffrir. - Ne racontes pas des bobards, je ne te croirai pas. Tu essayes de fuir comme à tes habitudes lorsque tu ne trouves pas d'arguments pour te défendre. - Non mais... Je ne put terminer ma phrase. Un long cri s'échappe de ma gorge. Je voulais me relever pour répondre comme il se doit à Youcef, mais une douleur fulgurante me déchire le dos, et je me laisse retomber sur mon lit, le souffle coupé. Youcef demeure un moment interdit. Puis voyant que mon visage, sous l'effet de la douleur, changeait de couleur à chaque seconde, il comprit que j'étais réellement souffrante : -C'est sérieux, dis donc ! Je ne put répondre. Je me mordis les lèvres jusqu'au sang en m'entortillant. -Je ne peux pas te laisser dans cette état. Veux-tu que je t'emmène à l'hôpital ? Je ne pouvais répondre, car aucun mot ne pouvait traverser mes lèvres. Par contre mes cris redoublèrent, et Mehdi se réveille. Youcef prend son portable et forme le numéro des urgences. Il demande un médecin. Mais on l'oriente vers un cabinet privé. Je l'entendis jurer entre ses dents avant de composer le numéro qu'on lui avait communiqué. Un quart d'heure plus tard, un médecin arrive. Youcef prend Mehdi dans ses bras pour le calmer et me laisse avec le toubib. Ce dernier, comprenant l'intensité de ma douleur, m'administre un calmant qui me détendit instantanément. Ensuite, il prend son stéthoscope et se met à m'ausculter tout en me posant des questions. Ai-je fais un faux geste ? Suis-je tombée ? M'étais-je retournée brutalement en faisant une marche arrière avec mon véhicule ? Je répondis par la négative. Rien de tout cela ne m'est arrivé. Du moins, je le pensais. Le médecin termine sa consultation et me prescrit des anti-inflammatoires et quelques vitamines. -Vous allez prendre ces médicaments. Cela va calmer la douleur. Mais je ne pourrais me prononcer sur votre état qu'après une radio dorsale. Je soupçonne une lombalgie discale. Enfin j'espère que c'est une lombalgie, et non une hernie. Seule une radio nous le confirmera. Vous semblez très tendue. Je pense que vous devriez vous reposer et prendre plus régulièrement des repas équilibrés. La fatigue et le surmenage provoquent souvent des malaises inattendus. Ce qui pourrait être le cas pour vous si vous exercez une fonction trop contraignante. Je hoche la tête : -Il est vrai docteur que ces derniers temps je travaille beaucoup. -Doucement ma petite dame. Chaque chose en son temps, il ne faut pas brûler les étapes. Je soupire : -Oui. C'est ce qu'on ne cesse de me répéter. Ce soir j'ai eu maille à partir avec mon mari, parce que j'ai raté l'anniversaire de mon fils. Je suis rentrée un peu tard, et voilà que maintenant j'ai cette douleur lancinante au dos. Le médecin me tapote l'épaule : -Je suis navré. C'est peut-être tout ce chamboulement qui a provoqué cette douleur. C'est ce qu'on pourrait appeler une douleur psychosomatique. Mais pour en avoir le cœur net, il faudrait faire cette radio. -D'accord docteur, je ferai cette radio. Je n'ai d'ailleurs pas le choix. (À suivre) Y. H.