Blatter, le président de la FIFA, avait pourtant menacé les clubs anglais. Coup de théâtre ce dernier week-end sur la scène footballistique. Le club anglais de seconde division, Conventry, vient tout simplement de licencier le joueur algérien, Yazid Mansouri, prêté pour une saison par le club français du Havre, apprend-on sur le site officiel du club, pour avoir choisi de rejoindre la sélection algérienne à l'occasion de la CAN 2004. En effet, les dirigeants de ce club n'ont pas tardé à exécuter leur menace de licenciement après avoir averti Mansouri qu'il perdra sa place dans le cas où il choisirait de participer à la CAN. L'affaire remonte à plusieurs semaines déjà, lorsque les responsables et l'entraîneur de Conventry avaient exercé de fortes pressions sur Mansouri afin qu'il renonce à la CAN. Ces derniers avaient motivé leur décision par la place prépondérante qu'occupe l'international algérien dans l'échiquier de Conventry, surtout qu'ils avaient déjà choisi de libérer un autre joueur concerné par la CAN, à savoir le Marocain Youcef Safri. Mansouri, 25 ans, qui n'a pas hésité à dénoncer ces pressions dans la presse, a tenté, avec la collaboration des responsables de la FAF et de l'EN, de faire revenir les dirigeants de Conventry à de meilleurs sentiments, mais rien n'y fit. L'entraîneur de Conventry, Eric Black, avait estimé que le club avait “besoin de Mansouri à 100%, sinon rien”. Ils ont campé sur leurs positions, allant jusqu'à prononcer le licenciement abusif au détriment des lois de la Fifa qui interdisent justement ce genre de chantage. Le site annonce, en outre, que Mansouri rejoindra son club d'origine, Le Havre, après la CAN. Mansouri, qui doit rejoindre aujourd'hui la sélection nationale pour le dernier stage avant le départ pour Sousse (Tunisie), n'a pas encore réagi à cette décision inattendue, mais il est clair qu'il le fera incessamment. Cependant, sachant que Yazid a payé les frais d'un choix qui l'honore beaucoup, surtout qu'il s'agit là d'un élément qui ne s'est jamais dérobé devant ses obligations vis-à-vis de l'EN, il est du devoir de la FAF de porter cette affaire immédiatement devant la Fifa. Même si les dirigeants de Conventry ont le droit de défendre les intérêts de leur club comme bon leur semble, il n'en demeure pas moins que le cas Mansouri pourrait être pris en charge rapidement par la Fifa, d'autant plus que son premier responsable, M. Blatter, a déjà averti les clubs anglais spécialement contre le chantage fait à l'encontre des joueurs africains appelés à disputer la Coupe d'Afrique des nations. Mansouri ne doit en aucun cas se sentir seul dans cette affaire et les Algériens doivent lui prouver qu'il n'a pas eu tort d'opter pour son pays. S. B.