Les praticiens spécialistes de la santé publique ont répondu, hier, aux propos du ministre en observant un sit-in à l'intérieur du centre hospitalo-universitaire de Bab El-Oued. Juste à l'entrée de la bibliothèque (lieu du sit-in) une grande banderole, accrochée sur la rampe de l'escalier, annonce déjà la couleur : “CHU de Bab El-Oued : les praticiens spécialistes de santé publique en grève illimitée”. Il est 10h, samedi, lorsque les protestataires commencent à affluer de différents établissements sanitaires vers le lieu du sit-in. Des médecins de la santé publique, tous en blouse blanche, se rassemblent à l'intérieur de l'enceinte hospitalière. Objectif : rejeter l'appel du ministre et réitérer encore une fois leurs revendications socioprofessionnelles. “Sur quelle base nous allons dialoguer, notre mouvement est bien défini. Nous voulons l'application de l'accord convenu lors de la tripartite avec le ministre de la santé, le ministre du travail et de la sécurité sociale et le syndicat national”, affirme le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), M. Yousfi. “Nous refusons cette situation” d'état végétatif, “maintenue par le ministère de la santé, car nous avons la possibilité de faire du secteur de la santé publique, un département performant et efficace”, déclare, pour sa part, le porte-parole du syndicat, avant d'ajouter : “Nous ne refusons pas de passer les concours, mais nous revendiquons que les anciens praticiens soient dispensés de ces examens”. Par ailleurs, le responsable du syndicat de Snpssp n'a pas manqué de dénoncer les affirmations jugées “diffamatoires” du ministère de la Santé, ainsi que ce qui est perçu comme “intimidation”. Aussi, ont-ils réprouvé la large campagne de diffamation lancée par les médias lourds, afin de dévaloriser, à leurs yeux, leur mouvement de contestation. “Nous démentons toutes les déclarations du ministère de la tutelle concernant le montant de nos rémunérations. Les salaires annoncés par le ministre de la santé, lors de la conférence de presse de vendredi, sont des salaires bruts non cotisés et non indexés. C'est le cas d'ailleurs, des médecins spécialistes ayant plus de 20 ans d'expérience”, réaffirme M. Yousfi. Cependant, afin de débattre du conflit dans le secteur de la santé publique en toute transparence, le président du syndicat invite le ministre de la Santé à une confrontation devant les journalistes. Convaincus toutefois de la légitimité de leur revendication, à savoir d'être réhabilités dans leur statut en réduisant les différences qui existent entre eux et les hospitalo-universitaires qui ont suivi le même cursus scolaire, et partageant également les mêmes responsabilités, les blouses blanches restent déterminées à poursuivre leur mouvement de contestation jusqu'à l'aboutissement de leur revendication. D'ailleurs, un autre sit-in aura lieu, lundi prochain, à l'hôpital Parnet d'Hussein Dey, Alger. Il est à signaler enfin que le mouvement de grève des praticiens de la santé publique prend de l'ampleur de jour en jour, puisque le taux de suivi annoncé par le syndicat au troisième jour de débrayage est de 80% sur le territoire national. N. A.