Le débrayage des praticiens de la santé se fera, cette fois-ci, sans le secteur de l'éducation nationale La semaine prochaine risque d'être particulièrement mouvementée dans le secteur de la santé publique où une grève de cinq jours est annoncée à partir de samedi 13 décembre. Hier, lors de la conférence de presse, qui s'est tenue au siège du Syndicat national des praticiens de la santé publique, (SNPSP) à Alger- Centre, M. Liès Mérabet, porte-parole de la Coordination nationale des syndicats autonomes a rendu public son plan d'action durant la protestation qui s'inscrit, cette fois-ci, dans la durée. “La grève concernera les activités de soins, les consultations en dehors des urgences, les explorations biologiques, imageries et activités prévention. Il y aura également beaucoup d'activités boycottées notamment l'enseignement en sciences médicales, les jurys d'examens de graduation et postgraduation, la participation aux différents conseils scientifiques, expertises ainsi qu'aux commissions nationales et de wilayas”, a-t-il expliqué. Mérabet a indiqué également que des sit-in auront lieu dans les hôpitaux et les chefs-lieux de wilaya. Pour ce qui est de la capitale, les rassemblements des praticiens se dérouleront à l'intérieur des hôpitaux. Le premier sit-in se tiendra à 11h au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Bab El-Oued le 14 décembre, le deuxième sera observé le lendemain au CHU de Parnet à la même heure. Le 16 décembre, le sit-in aura lieu au CHU de Béni-Messous et le dernier rassemblement est prévu le 17 à l'hôpital Mustapha-Pacha. “L'adhésion massive de tous les praticiens de la santé est une condition indispensable pour la satisfaction de nos justes et légitimes revendications socioprofessionnelles”, a-t-il déclaré. À titre de rappel, il faut savoir que ce mouvement a été décidé juste après le débrayage de trois jours (du 11 au 13 novembre) qui était largement suivi. La coordination compte en son sein près de sept syndicats autonomes, qui ont décidé de hausser le ton, en optant pour cinq jours de grève par mois. La date de la première action a été arrêtée pour samedi prochain. Ce durcissement de ton est dû essentiellement, comme l'expliquent les animateurs de ce regroupement syndical, à la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires qui ne cesse de se dégrader, “alors que les pouvoirs publics tournent le dos aux fonctionnaires et procèdent aux augmentations des députés et des magistrats, justifiées par des raisons politiques”, ont-ils dénoncé. La coordination se dit ainsi déterminée à poursuivre jusqu'au bout son combat entamé depuis des années. Un combat qui se fera, cette fois-ci, en rang dispersé, puisque le secteur de l'éducation nationale ne prendra part à la protestation que samedi prochain. Une décision justifiée par les responsables des syndicats de “situation particulière” liée à la correction des copies, conseil des classes, et l'approche des vacances ! “Nous adhérons totalement à la décision de la coordination, qui est la nôtre seulement, le 13 décembre n'est pas adéquat pour nous en raison de l'approche des vacances d'hiver”, nous a indiqué hier par téléphone Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, précisant que “même dans le cas où ils ne participeraient pas à la grève prévue en décembre, ils seront fortement présents dans la prochaine action qui aura lieu en janvier 2009”. “Il s'agit uniquement d'une contrainte de calendrier à laquelle ne sont pas confrontés les syndicats de la santé”, a ajouté notre interlocuteur. Tout en rappelant que leurs doléances sont d'ordre socioprofessionnel, et revendiquant le respect et la reconnaissance totale des syndicats autonomes comme partenaire social à part entière, la coordination réclame également la révision de la grille des salaires et le point indiciaire sur la base du taux de l'inflation ainsi que l'ouverture immédiate de négociations sur le régime indemnitaire. Nabila Afroun