Les membres de cette commission devraient établir un rapport qui contiendra toutes les préoccupations du secteur et qui sera remis au président de l'Assemblée et aux ministères concernés. Les membres de la commission des transports et des télécommunications à l'Assemblée nationale se sont rendus, avant- hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou où ils ont eu à constater de visu toute l'anarchie engendrée par le nouveau plan de transport mis en place durant l'été 2011 par l'administration et l'APW alors dirigée par le RCD. A l'issue de leur visite, les membres de l'APN, à leur tête le député de Tamanrasset, Guemama Mahmoud, étaient unanimes à déplorer la situation notamment du secteur des transports dans la région. “Nous avons constaté des insuffisances qu'on aurait pu éviter, la situation est pénible pour les usagers", a estimé Haskar Ali, vice-président de cette commission dont la mission est, selon ses membres, d'établir un constat qui donnera lieu à l'élaboration d'un rapport qui contiendra toutes les préoccupations du secteur qui sera remis au président de l'Assemblée et aux ministères concernés et qui servira aussi de plateforme pour défendre des projets au profit de la région. Le président de la commission a qualifié, lui également, la situation de “déplorable". Une telle conclusion a été établie après la visite de plusieurs espaces réservés au stationnement de bus et autres véhicules de transport de voyageurs que l'administration appelle avec un zèle mal placé des “gares", qualifiées tantôt de modales et tantôt d'intermodales et qui ne sont en réalité que des espaces caractérisés par l'insécurité et l'isolement. Dans les “gares" dites de Béni Douala et du Pont de Bougie, dans la périphérie de la ville, les usagers et les transporteurs n'ont pas manqué de souligner l'absence d'un minimum d'infrastructures que l'on peut trouver dans une gare. Les membres de la commission n'ont pas caché leur étonnement en voyant que de tels espaces sont considérés en 2013 comme des gares. A la “gare" de Oued Aïssi, la situation est encore pire. Ce qui est nommé gare n'est qu'un vaste espace qui, témoignent les usagers, sert de lieu de désagrément le jour et d'agressions le soir venu. Une gare que même l'entreprise urbaine de transport créée à Tizi Ouzou refuse de desservir, l'abandonnant ainsi à des privés dont les bus ne sont autres que des dangers publics et qui, de surcroît, soumettent les voyageurs à d'infernales, et souvent même humiliantes conditions de voyage. “On nous a chassés de la ville pour nous livrer aux agresseurs ; chaque soir des femmes, des familles, même des hommes sont agressés et personne ne peut intervenir parce que si tu intervients, devant la justice on qualifiera ton affaire de dispute", vocifère un transporteur sur place. Pour rappel, lorsque ce plan de transport a été imposé par l'administration qui a usé même de la force publique contre ceux qui refusaient de se soumettre à une telle humiliation, l'ex-directeur des transports, Kamel Rezig, et le wali de Tizi Ouzou ont promis d'assurer toutes les commodités. L'APW RCD de l'époque avait même organisé une journée thématique pour convaincre les récalcitrants. Mais deux ans après, force est de constater qu'au lieu de réussir la décongestion de la ville, c'est plutôt la soumission du citoyen au calvaire qui a été réussie. Les membres de la commission ont également visité la gare ferroviaire de Tizi Ouzou, censée être fréquentée par un train, ce train qui a fait couler beaucoup d'encre mais qui s'est avéré n'être qu'un fantôme pour la population. S L