Les djihadistes d'Aqmi, d'Ansar Dine et du Mujao, ont perdu en 48 heures leurs bastions dans le nord du Mali, Gao, Tombouctou et Kidal, récupérés en 48 heures par les forces spéciales françaises. Ils regroupent leurs forces notamment dans l'extrême nord-est du pays, sur le territoire malien, selon des experts. C'est évident, les djihadistes n'ont plus où se poser que dans ce vaste no man's land entre le Niger, l'Algérie et la Mauritanie qu'ils avaient transformé durant cette décennie en véritable antre. C'est, en quelque sorte, le retour à la case départ pour ces islamistes radicaux qui avaient cru en leur bonne étoile pour commencer leur descente vers Bamako. Mais c'était sans compter avec la détermination du président français d'en découdre face aux tergiversations de la Cédéao et de l'ONU. Les fameux “renards du désert" qu'étaient censés être les djihadistes se sont évaporés devant l'avancée des forces françaises, environ 2 500 combattants. Sans livrer de combats ! Pas de combat frontal ni guérilla, ni harcèlement, ni attaques ponctuelles, ni attentats, la panoplie à l'œuvre en Afghanistan, leur modèle et terre de leurs vétérans Finalement, le seul fait d'armes d'Ansar Dine, Mujao et Aqmi, qui restera dans les mémoires, est l'incendie de la bibliothèque millénaire de Tombouctou, cité historique, patrimoine mondial et symbole de l'islam en Afrique noire. Le niqab imposé par les islamistes n'a pas fait long feu : les Maliennes ont vite fait de s'en débarrasser, les islamistes chassés. Justement, la tâche de sécuriser les villes et villages libérés par les forces françaises est dévolue aux soldats de la Cédéao dont le nombre sera porté à 6 000 et dont le financement est d'ores et déjà assuré après la Conférence internationale des donateurs tenue à Addis-Abeba, à l'issue du sommet de l'UA. Cela dit, il ne faut surtout pas sous-estimer les capacités de nuisance des islamistes. Les “fuyards" de Gao, Tombouctou et Kidal seraient en train de se disséminer dans le nord, les régions montagneuses difficiles d'accès et difficiles à frapper. De nombreux témoignages font état d'un repli des chefs les plus connus, Iyad Ag Ghaly, un Touareg malien pour Ansar dine et l'Algérien Abou Zeid pour Aqmi, dans les montagnes de Kidal, à 1 500 km au nord-est de Bamako, près de la frontière algérienne. Le massif des Ifoghas, au nord de Kidal, est aussi le berceau traditionnel des mouvements séparatistes touareg, infiltrés ou passés chez les djihadistes. D. B