L'une des figures de proue de la principale coalition de l'opposition égyptienne, Mohamed ElBaradei, a appelé hier à une réunion d'urgence avec le président Mohamed Morsi pour tenter de résoudre la crise que traverse le pays. “Nous avons besoin immédiatement d'une réunion entre le président, les ministres de la Défense et de l'Intérieur, le parti au pouvoir, le courant salafiste et le Front du salut (national, FSN) pour prendre des mesures urgentes afin de mettre fin à la violence et entamer un dialogue sérieux", a dit dans un tweet M. ElBaradei, coordinateur du FSN. “L'arrêt de la violence est la priorité", a-t-il poursuivi, tout en conditionnant la participation à un “dialogue sérieux" aux “garanties demandées par le Front du salut, en premier lieu un gouvernement de salut national et une commission pour amender la Constitution". Le président Morsi avait appelé les représentants de l'opposition comme les partis islamistes le soutenant à un dialogue national lundi. Le Front du salut national l'avait alors rejeté en le qualifiant de “vide de sens" et “de façade". Le Front, qui a appelé à manifester à travers l'Egypte vendredi, réclame notamment que le président assume la responsabilité des violences meurtrières de ces derniers jours et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Il juge aussi que la Constitution, rédigée par une commission dominée par les islamistes et approuvée par référendum, n'est “pas valide" car, selon lui, non représentative de la population égyptienne et portant atteinte à certains droits fondamentaux. Par ailleurs, deux personnes ont été tuées hier par des tirs de chevrotine lors d'affrontements entre manifestants et policiers près de la place Tahrir au Caire, a-t-on appris de source médicale. R. I. / Agences