Pour le ministre de l'Energie, cette rumeur n'était pas la bienvenue, au moment où Sonatrach s'attelle à dépasser le traumatisme de Tiguentourine et reprendre la production. Après l'attaque terroriste contre la plate-forme gazière de In Amenas, le 16 janvier, Sonatrach est-elle à nouveau ciblée ? Non pas par les terroristes, cette fois-ci, mais par la rumeur. En effet, avant-hier l'information du limogeage de son patron, Abdelhamid Zerguine, a fait, hier, le tour des rédactions algéroises, tout comme elle a fait le buzz sur la Toile. Pour certains, le limogeage de Zerguine est en rapport avec l'attaque de Tiguentourine. Pour d'autres, cette attaque ne serait qu'un alibi pour le mettre au placard en raison, explique-t-on, mezza voce, de “son opposition" à l'exploitation du gaz de schiste. Mais tout laisse croire que ce limogeage n'en serait pas puisque le concerné lui-même, qui doit d'ailleurs se rendre demain en Norvège pour participer à une cérémonie à la mémoire des cinq employés de Statoil morts lors de la prise d'otages d'In Amenas, l'a démenti. “Je suis toujours au service du groupe". “Pour le moment, je travaille et je suis à la disposition et au service du groupe. Il appartient à ceux qui ont colporté cette rumeur de prouver ce qu'ils ont déclaré", a-t-il encore ajouté, admettant qu'“on a toujours du mal à gérer les rumeurs". Le ministre de l'Energie, qui ne serait pas sur la même longueur d'onde que Zerguine, selon ces rumeurs, a lui aussi réagi en estimant, à juste titre, que cette rumeur “n'était pas la bienvenue". “Les rumeurs, dont on ne connaît pas l'origine, ne sont pas les bienvenues. Nous n'en avons pas besoin", a-t-il déclaré à la presse. Youcef Youcefi rappelle que le secteur de l'énergie “avait besoin d'une stabilité", pour continuer à travailler dans la sérénité. “Nous sommes en train de mobiliser toutes nos capacités pour bâtir le pays", a-t-il ajouté. Interrogé, par ailleurs, sur le retour des travailleurs étrangers qui ont quitté l'Algérie après l'attaque de Tiguentourine, le ministre a répondu que Sonatrach était en contact permanent avec ses partenaires pour organiser leur retour. “Après le choc d'In Amenas, il est normal que les travailleurs retournent chez eux pour rassurer leurs familles", a-t-il indiqué, jeudi, à l'occasion d'une visite guidée pour les journalistes algériens et étrangers. Lotfi Benadouda, DG de l'association Sonatrach/BP/Statoil, avait indiqué que les trois partenaires se sont mis d'accord pour que les expatriés reprennent leur travail dans trois mois. Mais, selon le P-DG de Sonatrach, leur retour est imminent, révélant que l'une des deux sociétés l'avait contacté pour faciliter l'entrée de ses employés en Algérie. Le complexe de Tiguentourine, à l'arrêt depuis l'attentat terroriste du 16 janvier dernier, devrait reprendre dans peu de temps, avec la mise en service de l'un des trois trains les moins endommagés, selon le ministre. Comme première étape de son redémarrage, il fonctionnera avec un tiers de ses capacités globales qui sont de 9 milliards m3/an. Aucune estimation financière des pertes occasionnées par l'attentat n'a été cependant avancée. O. O./APS