Dans une plate-forme de revendications longue d'une vingtaine de points, le collectif des travailleurs grévistes souhaite, entre autres, une attribution équitable des échelons et la révision de la grille des salaires. Considérée comme le pôle industriel le plus important de la wilaya de Tizi Ouzou, avec ses 2 000 salariés, l'Entreprise nationale des industries et de l'électroménager, Eniem, est toujours paralysée par un mouvement de grève des travailleurs qui perdure depuis une dizaine de jours. Dans une plate-forme de revendications longue d'une vingtaine de points, le collectif des travailleurs grévistes souhaite, entre autres, une attribution équitable des échelons, la révision de la grille des salaires, l'interdiction de toute promotion alléchante de nature à détourner les élus syndicaux et membres du CP de la mission dont ils sont investis, la prise en charge et la révision de toutes les primes confondues, l'annulation du vote du CP qui est sans bilan moral et financier, lit-on dans le document. Il est également question, écrit le collectif des travailleurs, de la réévaluation des postes de travail, de l'arrêt des mutations arbitraires, de la révision et mise à jour de la convention collective et du règlement intérieur et du développement de la politique de motivation. Campant sur leur décision, les travailleurs grévistes, qui disent êtres déterminés à poursuivre leur grève jusqu'à la prise en charge de leurs revendications, réclament la prise en charge “des cas des employés malades ou en convalescence, la prise en charge des jeunes recrutés dans le cadre du pré-emploi, l'établissement d'un planning des récupérations des journées non travaillées, la révision des postes pour les nouveaux recrutés, la limite des mandats du CP/UGTA, la régularisation des travailleurs en CDD depuis 2003 et, au final, revoir la politique de formation des travailleurs de l'entreprise et la prise en charge réelle des stagiaires et sans distinction". Par ailleurs, l'on apprend de sources proches de l'entreprise que les augmentations des salaires, la plus importante revendication formulée par les travailleurs de l'Eniem, ne pourront pas intervenir dans l'immédiat, du moins, pas avant le mois de mars prochain, date à laquelle, précisent nos sources, l'Eniem procédera au dépôt de son bilan de l'année 2012. Hier, l'UGTA, Union générale de wilaya de Tizi Ouzou, s'est manifestée à travers une déclaration dans laquelle elle réaffirme son total soutien et sa pleine adhésion aux revendications posées par le collectif des travailleurs de l'Eniem. “L'union de wilaya estime qu'il ne peut y avoir de développement économique et l'essor d'entreprise sans pour autant tenir compte du progrès humain dans la projection du progrès social", lit-on dans le communiqué qui rappelle que “l'Eniem, notre repère et abri social, figurait, il n'y a pas si longtemps, sur la liste des 1 200 entreprises vouées à la privatisation. Personne n'a le droit d'occulter tout l'effort et toute la mobilisation des instances et du conseil syndical de l'Eniem pour libérer ce qui nous reste comme tissu industriel dans notre wilaya des mains des prédateurs avides de s'accaparer du patrimoine public économique algérien". Tout en saluant “l'immense disponibilité affichée par le président-directeur de l'Eniem pour le dénouement de la situation, l'union de wilaya attend avec beaucoup d'espoir les résolutions du conseil d'administration extraordinaire prévu hier afin d'examiner les propositions formulées par les partenaires sociaux", lit-on au final du document. K. T