Farida, une jeune femme de 30 ans, s'est retrouvée inscrite au sexe masculin, tandis que Amar est devenu Amaria. Un père de famille découvre que son nouveau-né a vu le jour en 2016, alors qu'il est né en janvier 2013. Les administrés qui savent lire prennent le soin de vérifier l'exactitude de la transcription sur leurs actes d'état civil avant de quitter les services concernés. “Je recommande à tous les administrés qui viennent se faire délivrer des documents officiels de regarder de près les écritures apposées sur les actes de naissance par les préposés aux guichets pour éviter la fâcheuse surprise de tomber sur une erreur qui pourrait empoisonner leur vie", avertit Omar. Comme lui, des milliers de citoyens ont été pénalisés par le simple fait d'une écriture mal transcrite. Il n'y a qu'à voir le nombre grandissant des administrés qui se rendent quotidiennement au tribunal pour un “jugement administratif". En 2012, l'administration de l'état civil a “provoqué" des erreurs de transcription qui se sont soldées par 24 409 demandes de rectification de l'état civil, qui ont été déposées devant les tribunaux compétents. Ce constant chiffré qui va crescendo était de 15 334 cas en 2011. Nous apprenons dans ce contexte que la justice a procédé aux rectifications de 27 033 erreurs par jugement administratif et 738 cas par décision juridique. “Nous sommes devant une situation qui frise le ridicule, car à chaque fois qu'on se fait délivrer un document d'état civil, on est assurés de tomber sur des erreurs de transcription. Selon un responsable local, les préposés qui sont recrutés semblent maîtriser mal le français et l'arabe dans la mesure où une bonne partie des livrets de famille sont rédigés dans ces deux langues." “Faux", répondent des administrés rencontrés au tribunal Djamel à Oran. “C'est la deuxième fois en moins de trois mois que je me fais délivrer des actes de naissance mal transcrits alors que mon livret de famille est entièrement rédigé en langue arabe", déplore-t-il. Les erreurs d'écriture prêtent à confusion. Farida, une jeune femme de 30 ans, s'est retrouvée inscrite au sexe masculin, tandis que Amar est devenu Amaria. Des coquilles monumentales sont décelées à longueur d'année par les administrés qui tombent à la renverse. Ce père de famille a eu la désagréable surprise de constater que son nouveau-né a vu le jour en 2016, alors qu'il est né en janvier 2013. Dans cet enchevêtrement inextricable, les erreurs récurrentes concernent les actes de naissance transcrits sur les matrices et autres registres d'état civil rédigés à la main et en langue française. “Il nous arrive souvent de découvrir des erreurs d'écriture d'état civil du patronyme d'une même fratrie, écrit différemment", affirme le même responsable local. Pour le cas de ces cinq frères et sœurs inscrits différemment, chacun est tenu de formuler sa propre demande de rectification de nom. Il devra donc sacrifier aux desiderata de l'administration qui réclame l'acte de naissance de l'intéressé, de son père, de son grand-père et de son arrière-grand-père. La rectification du nom au niveau de la justice n'est pas systématique, car cela peut prendre du temps. Ce n'est qu'une fois cette tâche accomplie que la personne concernée peut se rendre à l'état civil central à Oran pour les procédures de la confirmation de l'acte corrigé par les services judiciaires. Là aussi, l'attente pourrait s'avérer longue et fastidieuse. K R I