Le colonel Si Hassen a retracé le «parcours» historique de la Wilaya IV depuis la réunion des 22 jusqu'à l'Indépendance dans un exposé précis et détaillé. Le lycée Mohamed-Boudiaf a abrité récemment une journée d'étude à caractère historique à l'intention des professeurs d'histoire de l'enseignement moyen des wilayas de Blida, Aïn Defla et Tipasa. La journée organisée par la Fondation de la mémoire de la Wilaya IV historique a été animée par trois figures de la guerre de Libération nationale : le Dr Youcef Khatib (colonel “Si Hassen"), président de la fondation, M. Salih Benkobbi, l'un des fondateurs de l'Ugema, ancien diplomate, ancien conseiller au Sénat, président du conseil scientifique de la Fondation Emir-Abdelkader, ancien enseignant à l'ENA et à l'Institut supérieur de traduction de la Ligue arabe, consultant à l'INESG, et écrivain, et M. Abdelalim Medjaoui, historien et écrivain. De nombreux invités ont pris part à cette journée. Septuagénaires, octogénaires, les uns s'appuyant sur une canne, affaiblis par la maladie tel Hadj Ayad Benaouda de Khemis-Miliana, connu pour sa bravoure et ses hauts faits d'armes (qui, à l'occasion, a été honoré par la fondation), ils ont fait le déplacement “par devoir". La séance a été présidée par Belkacem Kaddouri, membre du conseil national de l'ONM et directeur de l'éducation à la retraite. Cette journée a suscité un grand intérêt dans le corps enseignant subjugué et déférent à l'égard de ces grands hommes chargés d'Histoire et de symboles, qui sont venus témoigner de leur vécu, insuffler des connaissances à de jeunes générations dans un esprit de sauvegarde de la mémoire et de transmission de l'histoire. Les trois orateurs, comme le président de séance, ont fait preuve d'érudition et d'une vaste culture. Le Dr Youcef Khatib a, dans une langue simple, retracé le “parcours" historique de la Wilaya IV depuis la réunion des 22 jusqu'à l'Indépendance dans un exposé précis et détaillé, en évoquant de tête les évènements marquants, année par année, les hommes qui les ont faits et la situation politique qui prévalait en “métropole" et en Algérie, en veillant à replacer, avec prudence, chaque évènement dans le contexte de l'époque, et en citant des faits, sans faire de commentaires. Il a, par ailleurs, rendu un hommage appuyé au rôle de la femme dans la guerre de libération et souligné la moyenne d'âge des moudjahidine (20 ans) qui n'avaient, à la base, “aucune formation ni politique, ni militaire". M. Salih BenKobbi a fait un large tour d'horizon sur la diplomatie algérienne — “véritable arme" —, durant l'époque coloniale, et son évolution, avec des références précises à l'histoire, la politique et la littérature. Il a évoqué le génie de notre diplomatie qui a créé des hommes (“qui ont pu mettre en difficulté des diplomates chevronnés tels Joxe et Debré") de la dimension de feu Mohamed Seddik Benyahia (“un stratège né et un diplomate de sang" : “il avait 22 ans quand il dirigea les négociations avec Commin et Herbaut") et de Lakhdar Brahimi, sans formation ni expérience au départ. M. Abdelalim Medjaoui a présenté, quant à lui, “La Nuit Coloniale"' de Ferhat Abbas (“le premier des leaders de la Révolution à avoir écrit sur l'histoire du Mouvement national") — un “Essai sur la colonisation française en Algérie" qu'il qualifie de “petit joyau qui aura eu un profond retentissement sur l'écriture de notre histoire nationale". Un essai qui aurait eu une grande influence sur les historiens, une épine qui serait restée en travers de la gorge de certains historiens étrangers... F S