Djemila Benhabib, qui a profité de son passage en Kabylie pour animer une conférence-débat à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a procédé à une séance de dédicaces à la librairie Multilivres. Trois ans après son premier passage à Tizi Ouzou où elle avait présenté son fameux livre intitulé “Ma vie à contre-Coran", Djemila Benhabib est revenue avec plaisir dans la “ville des genêts" pour assurer mardi passé à la librairie Cheikh Omar la vente-dédicace de ses deux derniers livres “L'automne des femmes arabes" et “Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident" parus tout récemment aux Editions Koukou. Venue de son lointain Canada où elle a failli être élue députée du Parti Québécois l'été passé, Djemila Benhabib a retrouvé la chaleur d'un pays qui lui est très cher et surtout un public qui lui est attaché et de plus en plus fidèle. Et pour preuve, les citoyennes et les citoyens de Tizi Ouzou se sont empressés à la librairie Multilivres située au centre-ville pour ne pas rater l'occasion de retrouver l'écrivaine algéro-canadienne et lui témoigner toute leur estime et leur admiration pour son combat pour la modernité et contre l'obscurantisme. “C'est toujours un énorme plaisir de retrouver la chaleur et la sympathie du public de Tizi Ouzou et surtout de revoir des gens qui me sont familiers et qui me lisent régulièrement. Tout cela pour dire qu'à Tizi Ouzou, je me sens comme chez moi et j'éprouve un immense bonheur à échanger avec un public particulier et tout simplement merveilleux", avoue l'hôte de Tizi au milieu d'une foule d'admirateurs. “En fait, ‘Ma vie à contre-Coran' consistait en une réflexion sur l'islam politique et ses rapports avec l'Orient et le Maghreb, alors que ‘Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident' est encore une réflexion sur l'islam politique mais en relation avec l'Occident. Je considère que l'islam politique n'aurait pas connu l'ascension qu'il connaît actuellement n'eît été la complicité de nombreux pays occidentaux, que ce soit des Etats eux-mêmes ou des courants d'opinion notamment d'une certaine gauche pensante multiculturaliste qui, sous le couvert de la diversité ou de la tolérance, ferment les yeux sur des pratiques archaïques et obscurantistes", dira Djemila Benhabib qui, faut-il le rappeler, vit actuellement au Canada où elle s'est présentée aux dernières élections parlementaires du Québec, où elle a raté de près la victoire finale qui aurait fait d'elle une députée à part entière du Parti Québécois. “Oui, pour moi, c'était une façon de m'exprimer comme un citoyenne québécoise. Disons que je suis sortie du confort de mes livres pour sauter dans l'arène politique. J'avoue que ce fut une expérience immensément enrichissante, puisque j'ai beaucoup appris et j'ai eu beaucoup de soutiens parfois inattendus et parfois des détracteurs, mais c'est ce qui fait le charme de la politique. Pour une première participation, je dirais que mon score a été plus qu'honorable, car j'ai fait partie des dix candidats les plus médiatisés dans cette campagne électorale après les six ou sept chefs de partis politiques québécois et la deuxième candidate de mon parti, le Parti Québécois, à avoir eu autant d'audience à travers la presse non seulement québécoise mais aussi internationale", conclut fièrement Djemila Benhabib, qui a profité de son passage en Kabylie pour animer une conférence-débat à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. M H