La volonté des autorités locales tendant à assainir la liste d'un personnel “démentiel" qui émarge sur le budget de l'Etat via l'Anem dans la plupart des cas sans contrepartie, pour ne pas dire sans effort, se heurte malheureusement à une réalité qui s'est avérée être une conséquence d'une politique irréfléchie de la part des pouvoirs publics. Pour preuve, nombreux parmi les 16 000 agents qui émargent sur le budget de l'Anem à Aïn Témouchent ont toujours cru que les 12 000 DA qu'ils touchent mensuellement à la faveur d'un contrat de travail est une part de la rente du pétrole. Ces derniers ne l'ont donc jamais caché puisqu'ils le crient à tue-tête à qui veut les entendre, pis encore, dans la mesure où cette pléthore de personnel qui représentait un fardeau pour les municipalités étaient payés à ne rien faire au moment où les nombreux chantiers des différents secteurs d'activité sont confrontés à une véritable pénurie de main-d'œuvre. Face à cette situation, les autorités locales n'avaient d'autre choix que d'orienter toute cette énergie vers les entreprises de réalisation et les chantiers des directions de wilaya. Cependant, habitués à ne pas émarger et donc à ne pas se présenter sur le lieu du travail, ces jeunes se sont retrouvés confrontés à une réalité amère. Ils devraient donc effectuer le pointage au quotidien pour pouvoir prétendre bénéficier de l'indemnité mensuelle d'insertion professionnelle qu'ils devaient justifier par un effort au sein du chantier. Une offre que beaucoup ont tout simplement décliné. Les Chinois qui viennent de s'installer dans la wilaya de Ain Témouchent dans le cadre d'un partenariat dans le secteur du bâtiment pour un ambitieux projet portant sur la réalisation de près de 1 000 logements l'ont appris à leur dépens. Selon Mohamed Mellat, directeur local de l'Anem, les jeunes qui ont été affectés vers cette entreprise ont tout simplement refusé de rejoindre leurs postes de travail. Ces jeunes sont allés jusqu'à extérioriser leur mécontentement avec ces mouvements de protestation qui ont éclaté çà et là à l'exemple des jeunes bénéficiaires du dispositif d'aide à l'insertion professionnel de la localité d'El-Amria et tout récemment de la localité voisine d'El-Malah situées sur le prolongement de la RN2 doublée qui ont tenté de bloquer la voie publique obligeant les automobilistes venant et en partance vers Oran de changer d'itinéraire. De son côté, Acimi Abdelatif directeur de l'emploi de la wilaya a rappelé que “le ministère de tutelle a pris une décision définitive pour ne pas renouveler les contrats de travail qui ont une relation directe avec les services communaux alors qu'il existe d'autres ateliers en quête de main-d'œuvre. Les jeunes préfèrent exercer dans les communes au détriment d'autres secteurs d'activités qui se trouvent dans un besoin pressant de main-d'œuvre. Or les communes sont incapables d'encadrer tous ces jeunes par manque de moyens. Cette décision est donc venue à point nommé pour rectifier ces disparités. Ces jeunes ont oublié qu'il s'agit d'un contrat provisoire. La priorité sera accordée à ceux qui n'ont pas bénéficié encore de ce type de contrat conformément aux instructions officielles". M. L