Comme ultime moyen pour se faire entendre, les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) de Bordj El-Kiffan menacent de recourir à une grève de la faim, et ce, à partir de dimanche prochain. En grève depuis plusieurs semaines, ces étudiants s'estiment “lésés et abandonnés" par la tutelle. Selon ces étudiants grévistes, l'assemblée générale envisage le recours à une grève de la faim afin, disent-ils “de faire appliquer les décisions prises dans le cadre des ateliers de travail" engagés avec le ministère de la Culture duquel dépend l'institut. “Toutes les promesses faites par Mme la ministre ne sont pas tenues", dénoncent les étudiants qui ne comptent pas baisser les bras “tant que nos revendications ne sont pas satisfaites dans les plus brefs délais". Pour rappel, c'était en 2011 que les prémices d'un débrayage commençaient à voir le jour à l'Ismas, quand les étudiants revendiquaient l'application du système LMD dans leur institut. Une manière pour eux de revaloriser leur diplôme d'études. La grève a duré, alors, plus de deux mois, et il a fallu l'intervention de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, pour faire baisser le ton chez les grévistes. Au cours de la visite de la ministre à l'institut, rappellent les étudiants, “elle s'est engagée à prendre en charge nos doléances". Mais, regrettent-ils, “depuis, rien n'est fait". Une année plus tard, soit en 2012, les étudiants reprennent le chemin de la protesta et exigent, entre autres, “l'équivalence des diplômes, l'amélioration des conditions pédagogiques et sociales des étudiants, l'ouverture d'une enquête approfondie sur la gestion globale de l'institut". Un autre mouvement de protestation s'est enclenché les 21 et 22 janvier dernier, sans pour autant faire fléchir la tutelle. Au lieu de répondre aux doléances de ces grévistes, le ministère de tutelle engage un bras de fer avec les étudiants via une plainte en justice pour obtenir la cessation de la grève et surtout l'invalidation du préavis du prolongement du débrayage. Le 12 du mois en cours, les étudiants reprennent leur mouvement et menacent, “si les choses restent en l'état" de “recourir à une grève de la faim dès la semaine prochaine". À travers cette action, ces étudiants dénoncent “les promesses non tenues du ministère de tutelle et la façon avec laquelle l'administration de l'institut ainsi que les ministères concernés agissent". Ils dénoncent aussi “le dépôt de plaintes contre les représentants des étudiants, la fermeture du restaurant de l'institut et l'exclusion d'étudiants". Ils interpellent, pour la même occasion, “la tutelle directe, le ministère de la Culture, pour prendre ses responsabilités face aux conséquences dramatiques que peuvent engendrer la progression de notre grève". M M