Un hommage posthume a été rendu à la mémoire de l'artiste peintre et moudjahida, Aïcha Haddad, dans le cadre des activités de la maison de la Culture de Bordj Bou-Arréridj, et ce, du 23 au 25 février. Un programme d'activités artistiques riche et varié a été concocté pour cette manifestation culturelle, comportant, notamment, une exposition des œuvres de l'artiste, un colloque autour du thème “Aïcha Haddad : parcours d'une femme et parcours d'une artiste", une exposition de ses photos et ses écrits qui ont relaté sa vie artistique. L'hommage a également comporté la projection de films documentaires sur son travail artistique. Les participants à cette manifestation ont recommandé la nécessité de préserver la mémoire de la défunte, pour garder ses traces, notamment ses tableaux, photos, écrits, documents audiovisuels et ses projets inachevés. L'authentique artiste peintre, née à Bordj Bou-Arréridj en 1937. Sa vie et son œuvre sont marquées par l'histoire de sa famille, celle de la tribu des H'Chem de Medjana et les liens chargés d'histoire de cette capitale d'El Mokrani, où elle passera son enfance et son adolescence. Artiste singulière et libre, Aïcha Haddad était connue pour son parcours original et ses sensibles contributions sociales et culturelles, en plus de ses actions pour l'esprit du dialogue interculturel. En 1954, alors étudiante infirmière et âgée d'à peine 17 ans, elle sera l'une des premières femmes à rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN). En 1956, au terme de ses études, elle rejoindra le maquis et participera au Congrès de la Soummam. Elle sera arrêtée par l'armée coloniale puis internée pendant plus de quatre ans. En 1962, à sa libération, elle s'installe à Alger et entame des études d'art dans la classe de Camille Leroy, à la Société des Beaux-arts d'Alger. À partir de 1966 et jusqu'en 1988, Aïcha Haddad poursuit une longue carrière dans l'enseignement des arts plastiques au lycée Omar-Racim d'Alger. De 1983 à 1988, elle occupe le poste d'inspectrice de l'Education nationale. En 1972, sa première œuvre présentée dans le cadre d'une exposition collective à l'ex-Galerie des Quatre-Colonnes à Alger et primée au Concours de la Ville d'Alger, lui ouvre les portes de la notoriété. Parallèlement à sa vocation d'enseignante, elle mène une vie de femme engagée dans le milieu artistique algérien et devient en 1973, membre de l'Union nationale des arts plastiques (Unap), et en 1975, membre de l'Union générale des peintres arabes (Ugpa). C'est aussi le début d'une longue amitié avec l'autre grande artiste peintre, Baya. Entre 1974 et 2002, se succéderont expositions personnelles et collectives tant en Algérie qu'à l'étranger. Aïcha Haddad est morte en 2005, mais ses œuvres se chargeront de transmettre son énergie aux générations futures. C B