Deux spectacles qui racontent la femme. Si l'un transgresse certaines règles convenues, l'autre dresse un parallèle entre la femme d'hier et celle d'aujourd'hui. Si les spectacles, présentés samedi dernier, exploraient la thématique de la vie conjugale, ceux de dimanche se sont intéressés à celle de la femme. Vaste sujet, et surtout, sujet “casse-gueule" ! Souvent repris, ressassé, superbement bien saisi, ou complètement dénaturé, le thème de la femme se renouvelle chaque fois. Et le plus important est qu'il continue d'intéresser nos artistes/créateurs, qu'ils interrogent dans la littérature, le cinéma, les arts plastiques, etc. Le théâtre n'échappe pas non plus à ce thème. Dimanche après-midi, la compétition du 2e Festival national de la création féminine a été marquée par la représentation du seul-en-scène, “Maya", du Théâtre Mosaïque de Sidi Bel-Abbès. Ecrite et mise en scène par Hichem Houari Boussahela, la pièce raconte l'histoire de Maya, une jeune femme fraîche et dynamique, qui rêvait d'être sous les feux de la rampe, et qui se retrouve en Espagne, sans papiers, à essayer de gagner sa vie comme elle peut. Incarnée par l'excellente Souad Janati, qui n'a manqué ni en justesse ni en sensibilité, “Maya" se confond parfois avec un autre genre : one-man-show (vannes, interaction avec le public), mais reste tout de même un spectacle théâtral basé sur la performance extraordinaire de la comédienne, qui a sublimé le malheur de Maya, le baignant ainsi dans une sorte d'optimisme à tout épreuve. Souad Janati a également signé les chorégraphies (flamenco), et la scénographie épurée, et articulée autour de trois tissus blancs qui tombent sur la scène de manière verticale. Un décor qui a permis à la comédienne, qui chante, danse et joue (une artiste complète), d'occuper toute la scène. Lors du débat, l'assistance a salué l'interprétation de Souad Janati, notamment les comédiennes Aïda Guechoud, Rym Takoucht, et Fadéla Hachemaoui. En début de soirée, les spectateurs du Théâtre régional ont suivi le spectacle, “Essoura tahki" (l'image raconte). Produit par la troupe Top Farah d'Oran, mis en scène et écrit par Hakima Niched, le spectacle dont le début s'apparente à une comédie musicale, s'intéresse à question de la femme, et ce, avec une sorte de parallèle entre la femme d'hier et celle d'aujourd'hui, avec un écran à l'arrière scène (des images défilent) comme deuxième niveau de lecture. Mais ce n'est que la première partie du spectacle qui est articulée de cette manière. “Essoura tahki" devient, par la suite, une série de petites histoires de femmes (opprimée par son mari, obnubilée par son travail, féministe, etc.), ce qui transforme la première partie du spectacle en une sorte de longue mise en abîme. Ce qui a alourdi le sens est la morale “récitée" par une comédienne, qui suivait chacun des tableaux proposés. Toutefois, le texte, parfois maladroit, est écrit de manière subtile. Mais avec beaucoup trop de pathos. Les comédiens de cette troupe universitaire n'ont pas démérité et ont offert une belle démonstration, même s'il y avait une certaine dramatisation ou exagération dans le jeu. “Essoura tahki" est une très jolie proposition artistique, portée par six comédiens, avant tout, passionnés par les planches. Programme d'aujourd'hui au Théâtre régional de Annaba : A 10h : Lecture de “Journal d'une femme insomniaque" de Rachid Boudjedra par le comédien Hamid Remas. A 15h : Représentation de la pièce “Wassiyat El Marhoum". A 18h30 : Représentation de la pièce “Kherdjet". S. K.