Refus d'armer les rebelles syriens, main tendue à l'Iran : les monarchies arabes du Golfe s'apprêtent à accueillir, demain, le Secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avec des interrogations. « Il y a des inquiétudes, de la déception, de la frustration à l'égard de la politique américaine », souligne Abdelaziz Sager, directeur de Gulf Research Center. Les Etats-Unis et les pays du CCG « ne sont pas d'accord sur les principaux sujets : la Syrie, l'Iran, Bahreïn ». Selon cet expert saoudien, certains hauts responsables disent en privé qu'il est désormais « difficile de faire confiance aux Américains ». Selon Mustapha Alani, un expert dans les questions stratégiques, basé à Dubaï, « toutes les livraisons d'armes à destination des rebelles syriens financées par les pays du Golfe se sont interrompues depuis le mois de septembre, en raison d'un veto américain ». Les pays du CCG ne cachent pas non plus leur inquiétude face à la politique américaine sur l'Iran. « Ils pensent que les Etats-Unis doivent laisser l'option militaire sur la table en cas d'échec de la politique des sanctions », souligne M. Alani. Idem pour Bahreïn. Les Etats-Unis continuent à voir « des revendications politiques » de l'opposition chiite alors que pour le CCG, « il s'agit d'un problème de terrorisme », souligne M. Sager. Outre ces problèmes, les pays du Golfe ont un regard sur l'Irak où des manifestants réclament le départ de Nouri Al-Maliki.
