Les participants à une journée parlementaire sur le rôle de la femme en politique ont mis en évidence les avancées de la condition féminine dans le pays, depuis l'Indépendance, sans vraiment relever les contraintes qui bloquent encore son épanouissement, aussi bien dans le milieu familial que professionnel, ou le terrain du militantisme. Mme Fourar, vice-présidente de l'APN chargée de la communication, a insisté sur la détermination du président de la République à consolider la place de l'Algérienne dans la vie publique. Elle a rappelé qu'il est le promoteur de l'article 31 bis introduit dans la Constitution en 2008 sur la représentativité des femmes dans les institutions élues et la loi y afférente promulguée en novembre 2011. Des dispositions qui ont permis l'élection de 143 femmes à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives de mai 2012. Le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a cité aussi cet exemple, rapportant que le taux de pénétration des femmes dans la Chambre basse est passé de moins de 7% lors des précédentes législatures à 31,6% dans cette mandature. “Ce taux dépasse celui de la représentativité de la femme dans la plupart des Parlements européens, américains, arabes et africains", a-t-il complété. Il a affirmé aussi qu'en Algérie, il n'existe pas de discrimination sexiste dans les rémunérations, contrairement à la pratique dans certains pays occidentaux où le principe de “compétences égales, salaire égal" n'est pas appliqué aux femmes. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Souad Bendjaballah, a soutenu qu'à l'égard de la femme, “la société est plus progressiste que ce qui paraît ou se dit". Elle donne pour argument le taux élevé de scolarisation des filles dans les contrées les plus enclavées du pays. Elle a affirmé également que dans les universités, le nombre des étudiantes est nettement plus élevé que celui des étudiants. Elle a ajouté qu'il y a deux ans, au moment de la mise en œuvre de l'article 31-bis de la Constitution, des voix se sont élevées pour dire qu'il sera difficile de trouver des femmes, en nombre suffisant, compétentes et expérimentées dans le domaine politique, en vue d'appliquer le concept de quotas, soit 30% des sièges des assemblées élues réservés aux femmes. Elle a attesté que le temps a contredit ces présomptions. “Les acquis de la femmes sont indéniables", a-t-elle poursuivi, en donnant deux chiffres, qui sont, de son point de vue, édifiants. En 2012, environ 10 000 projets conduits par des femmes ont été validés dans le cadre de l'Ansej. 60% des microcrédits ont été accordés à des femmes durant la même année. Leïla Tayeb, vice-présidente du Sénat et ancienne moudjahida, est revenue sur le rôle joué par les Algériennes, notamment celles qui vivaient dans les zones rurales durant la guerre de Libération nationale. Elle a fait ensuite une rétrospective des décisions majeures prises par les hommes qui ont présidé aux destinées de l'Algérie de 1962 à nos jours. Elle a cité la mesure prise par le défunt président Boumediene, relative à la scolarisation gratuite et obligatoire. Ce qui a permis aux filles de prendre le chemin de l'école et d'aller loin dans les études. Elle a rappelé aussi qu'il était l'instigateur de la création de l'Union nationale des femmes algériennes (Unaf). Elle a dit que le président Chadli a ouvert les portes du gouvernement aux femmes en intégrant Zhor Ounissi en 1980 et elle-même en 1984. Le président Zeroual a encouragé, a-t-elle témoigné, l'essor du mouvement associatif féminin. Le président Bouteflika est celui qui a révisé le code de la famille et le code de nationalité en 2005 et celui qui a promu la représentativité des femmes dans les assemblées élues. Rezzag Bara, conseiller auprès du chef de l'Etat, a fait une longue intervention, plutôt académique sur le rôle de la femme en politique. Tout au long de la journée, on a beaucoup parlé des acquis de la condition féminine en Algérie. On a toutefois occulté les contraintes que les femmes subissent encore au quotidien : violence conjugale, répudiation, divorce sans droits, harcèlement moral et sexuel en milieu professionnel... On n'a pas évoqué, non plus, les grands sacrifices que consent la femme pour pouvoir militer en politique, dans une association ou tout simplement se construire une carrière professionnelle tout en remplissant ses obligations envers sa famille et surtout ses enfants. S H