Dépecés ou bien retrouvés morts par étranglement et leurs corps n'ont pas subi de sévices, comme a voulu le préciser le procureur général de Constantine, qu'à cela ne tienne. Cette précision du PG ne réduit en rien la cruauté du crime. Le drame infâme est là. La tragédie a jeté l'émoi dans l'Algérie entière. Attenter à la vie humaine est un crime abominable, indéfendable, injustifiable et inadmissible. Les mots ne suffisent pas pour décrire cette scène d'horreur qui s'est produite dans la paisible cité d'Ali-Mendjeli. Haroun et Brahim viennent allonger fâcheusement la liste des enfants enlevés puis atrocement assassinés. Tout le Constantine, toute l'Algérie ont été touchés par cet énième rapt meurtrier et ont partagé la peine et le deuil. Les auteurs de cet abject crime n'ont aucun grain d'humanité. Ce qu'ils ont commis, ces innommables, relève naturellement de la barbarie primitive. La sentence extrême d'exemplarité suffirait-elle, à elle seule, à atténuer la douleur ou à tempérer les souffrances de la famille de Haroun ou celle de Brahim ? Jamais. Les leurs ont perdu ce qu'ils ont de plus cher. L'épreuve est insoutenable. Les cris assourdissants, qui fusaient de la cité d'Ali-Mendjeli, seront-ils cette fois-ci entendus par les décideurs du pays. Les larmes, creusant des sillons indélébiles sur des visages chagrinés, des parents, des 6 sœurs de Brahim et des 3 frères de Haroun, parviendront à persuader le gouvernement de se pencher sérieusement sur une question aussi pressante qu'impérieuse. Ces rapts nous font revivre des séquences de la décennie rouge (1990). La peine de mort est désormais sur toutes les lèvres de la vox populi. Les Algériens ne sont pas près d'oublier Chaïma de Mahelma qui avait connu le même sort tragique en décembre dernier, ou encore le petit Yasser, âgé de 3 ans, enlevé et tué atrocement en janvier 2008 à Constantine. Ils ne veulent plus revivre cette horreur cauchemardesque. Nous joignons notre voix à celle du président du Forem, le Dr Khiati, qui a lancé un appel pressant au premier magistrat du pays pour décider d'une stratégie de protection de l'enfance.