Face à ce handicap supplémentaire aujourd'hui, certaines associations réclament une pension au moins égale au SNMG pour vivre dignement et sortir du carcan de la charité. La date du 14 mars nous rappelle chaque année la situation de ceux que la vie a condamnés à être privés “de toute activité ou participation à la vie en société dans son environnement en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive, d'une ou de plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant". La législation en direction des personnes handicapées a certes évolué en Algérie, elle est relativement avancée, soutiennent les spécialistes, cependant les décrets d'application tardent à voir le jour. La société civile algérienne, consciente de ces changements, s'organise graduellement. Les associations de personnes handicapées sont très actives, mais restent toutefois en attente d'accompagnement technique et organisationnel. L'accès du handicapé est toujours difficile pour avoir des aides techniques, de l'assistance, une place dans une école spécialisée. Les enfants handicapés sensoriels et moteurs sont soit inclus dans des classes “normales", soit refusés, une situation qui ne permet pas l'épanouissement réel de l'élève handicapé. “L'égalité des chances est loin d'être respectée sur ce plan", disent les parents d'enfants autistes ou trisomiques. Matériellement, les handicapés demeurent toujours dépendants, même le décret exécutif 03/45 du 19 janvier 2003 n'a pas arrangé les choses. Il octroie une allocation financière mensuelle de 3 000 DA “à toute personne handicapée ayant un taux d'invalidité de 100%, âgée de 18 ans révolus". Oui mais, disent les handicapés “avant d'atteindre cet âge, comment vivrons-nous ?". Face à ce handicap supplémentaire aujourd'hui, certaines associations réclament une pension au moins égale au SNMG pour vivre dignement et sortir du carcan de la charité. Au vu de la loi 02/09 du 8 mai 2002, relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées, beaucoup pensent que le régime associatif devrait élargir sa toile. Une déficience visuelle, auditive ou motrice, la paralysie partielle, la myopathie, la sclérose en plaques sont considérées comme maladies handicapantes, de même que la dépression nerveuse, la schizophrénie, la paranoïa, ou encore les maladies invalidantes que sont les pathologies cardiaques graves, le diabète, l'épilepsie, l'asthme sévère, l'insuffisance rénale, le cancer, le sida... Il va sans dire que la prise en charge du handicapé reste l'affaire de tous, associations, organisations, écoles, universités, institutions publiques... tous peuvent apporter leur contribution de façon à faire prendre conscience aux personnes handicapées de leurs droits sociaux, culturels, civils et politiques. H. L.