Entre les discours, les promesses du ministre du travail et de la solidarité et les réalités vécues par les personnes en situation de handicap, l'écart ne cesse de se creuser. La situation dégradante des handicapés ne cesse d'empirer dans notre pays, au vu des dossiers en souffrance depuis des années pour justifier un attentisme, qui ne constitue en rien des réponses recevables. Depuis nous avons entendu des engagements forts pour un changement en matière de politique et de prise en charge des personnes handicapées, mais rien ne semble que les choses puissent s'améliorer, pour construire une société ouverte à tous ! Force est de constater que la vie quotidienne des personnes en situation de handicap en Algérie s'est encore plus détériorée et certaines associations déplorent également les lenteurs administratives concernant cette frange de la société. Elles déplorent aussi les reculs dans la mise en œuvre de certaines promesses et se disent préoccupées par la gouvernance de la politique du handicap, quant à la prise en charge effective. Il faut signaler que les tentatives pour ne pas appliquer les principes d'accessibilité et de conception universelle se multiplient, dans notre pays, au regard du manque d'impulsion politique et financière pour aider les handicapés ! Tout aussi préoccupant les situations différentes, malgré les initiatives de certaines associations qui œuvrent d'arrache pieds, pour une meilleure prise en charge. Il y va de même pour la scolarisation des enfants en situation de handicap qui reste problématique en Algérie, au vue du manque d'infrastructures scolaires adéquates. Marginalisée, par le manque crucial d'auxiliaires de vie scolaire, de spécialistes et de moyens, les handicapés sont devenus les victimes d'un système archaïque, qui ne fait qu'enliser cette frange dans la précarité d'un environnement problématique quant à leur survie. La précarité de certaines familles et leur statut laissent de nombreux enfants dans le dénuement le plus total, faute de moyens et de besoins pour une vie descente et respectable. La question des ressources financières reste toujours posée, malgré les promesses du gouvernement, qui continue de laisser les bénéficiaires de pensions d'invalidité se démener du fait du laxisme de certaines administrations retardant ainsi l'échéance, se refusant à traiter les dossiers en instance, et du fait du manque de conviction constatée, voire toujours dans l'attente d'une commission qui ne se réunit qu'à sa propre convenance, parfois après des mois d'attente selon une source émanent des services de la DAS. En attendant les familles se débattent, du fait des dépenses de santé mais aussi du coût de la vie. Dans ce domaine il est clair que les intéressés du ministère de la solidarité et de l'action sociale, ne font rien pour améliorer les conditions des Handicapés. Selon nos informations, à ce jour de nombreux dossiers sont en souffrance et pour certains depuis 2007, selon cette même source cette situation serait liée au budget, qui tarde. Aujourd'hui, force est de constater que la question du handicap a été exclue du débat national alors même que le droit à compensation actuelle comporte des manques et des incohérences et ne remplit donc pas son rôle. Le resserrement des enveloppes budgétaires pour assurer le financement des moyens de compensation reste dépendant de la bonne grâce de ceux qui détiennent les cordons de la bourse, dans notre pays. Il semblerait que personne ne pense à cette frange, qui se retrouve aujourd'hui dans une situation catastrophique, sans que le gouvernement n'intervienne condamnant ce secteur à la déperdition. Quant au discours des responsables celui-ci reste ambigu et ne donne aucune réponse concrète aux difficultés quotidiennes vécues par les personnes en situation de handicap et leurs familles, afin de leur garantir une égalité de traitement et ce à travers tout le territoire national, mais pour l'instant, on ne peut que dresser un sombre état des lieux. Les promesses pour prendre en charge cette frange, sont en décalage avec les discours rassurants des pouvoirs publics, car le bilan reste mitigé au regard de la situation de nos handicapés et qui ne prête point à l'optimisme alors que l'état est censée les aider à s'intégrer dans la société, "Force est de constater que l'esprit d'inclusion sociale porté n'a pas encore pénétré toutes les strates de notre société", nous dira un père, sur "le choix d'une société inclusive pour tous". La situation est entachée par la persistance de difficultés que les avancées mettent paradoxalement en lumière". Autre constat de "réels obstacles" en matière d'accessibilité voire des "réticences et crispations du milieu scolaire et des familles d'autres élèves" face à l'accueil réservé à l'école aux enfants handicapés. "L'accès à l'emploi et la promotion professionnelle sont freinés par le faible nombre de personnes handicapées qui bénéficient réellement des dispositifs de formation", Concernant le mode d'attribution de l'allocation, il reste en deçà des aspirations de certains parents complètement démunis et du retard cumulé pour la perception de cette indemnité. Interrogé un parent mécontent nous dira « Notre société est beaucoup à blâmer, dans son comportement vis à vis de nos enfants, en excluant cette catégorie de population et le handicap est en ce sens exemplaire", a-t-il estimé, aussi faut-il faire bouger les lignes" et être "un accélérateur" pour que "les choses changent". Ces handicapés, réclament un "revenu d'existence incontournable et décent" sinon "les personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler sont condamnées à vivre toute leur vie au dessous du seuil de pauvreté ». L'égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté de personnes handicapées qui se veut être l'expression pour une intégration pleine et entière de personnes handicapées doit être l'un de ses chantiers prioritaires, nous expliquera un autre père. L'amélioration des conditions de vie des handicapés est nécessaire pour modifier de façon substantielle les prestations accordées, en garantissant à ces personnes une compensation financière et l'amélioration de leur niveau de revenus. favoriser leur participation réelle dans la vie sociale car le handicap est toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant et le problème majeur des personnes handicapées est le niveau de leurs ressources. En effet pour favoriser une vie autonome encore faut-il en avoir les moyens ! En ce sens une loi doit être crée à la compensation en faveur de la personne handicapée afin de l'éloigner du champ de l'assistance dans lequel, elle est confinée. Cette compensation permet de couvrir les frais médicaux, d'aides techniques, ou exceptionnelles comme l'acquisition de produits liés au handicap. Comme pour la prise en charge des soins par la Sécurité sociale, et doit tenir compte des ressources de la personne. A savoir assurer la mise en œuvre des décisions prises par la commission des droits et de l'autonomie, l'accompagnement et les médiations nécessitées par cette mise en place.