Comme chaque année à pareille époque, est célebrée la journée du 15 mars, douloureuse date-anniversaire de la tragique disparition de l'écrivain Mouloud Feraoun et ses cinq compagnons Ali Hammoutène, Eric Basset, Salah Ould-Aoudia, Max Marchand et Robert Eymard. Les six avaient fait l'objet d'un lâche assassinat perpétré par la sinistre OAS de Susini, Salan et de tous les sanguinaires de l'Algérie française, de nombreuses manifestations commémoratives ont été organisées en Kabylie, notamment à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, et à Tizi Hibel, le village natal de Mouloud Feraoun, dans la commune d'Aït Mahmoud. Ces journées d'évocation ont débuté jeudi dernier dans la ville des Genêts où la Direction de la culture et le comité des activités culturelles et artistiques avaient organisé, en collaboration avec la famille Hammoutène, une journée de souvenir à la mémoire du chahid Ali Hammoutène avec au programme une cérémonie de recueillement sur la tombe du martyr au cimetière de M'Douha à Tizi Ouzou, suivi d'une exposition de documents, de photos et d'articles de presse relatant la carrière de l'ancien instituteur de Tizi Ouzou devenu, lui aussi, inspecteur des centres sociaux aux côtés de son ami et collègue Mouloud Feraoun, le tout agrémenté de la projection OAS, un temps passé très présent de Djamel Zaoui retraçant les horribles assassinats commis par l'OAS en 1962 juste avant l'Indépendance alors qu'une table ronde organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri a été animée par le Dr Mohamed Hammoutène, fils cadet du chahid Ali Hammoutène entouré de Youcef Merahi et Hadj Mohamed Hammoutène, auteurs de plusieurs ouvrages littéraires. “Mon regretté père attendait impatiemment la fin de la guerre d'Algérie lui qui vivait de gros espoirs pour l'Indépendance mais il a été victime, lui et ses cinq compagnons de la barbarie de l'OAS quatre jours seulement avant la signature historique des accords d'Evian", dira en substance le fils du chahid Ali Hammoutène relayé à l'occasion par de nombreux intervenants pour rappeler la valeur de tous ces hommes de culture et d'éducation happés à la fleur de l'âge par les sanguinaires de l'OAS qui prônaient, à l'époque, la politique de la terre brûlée. Hier encore, l'on a eu droit à beaucoup d'émotion et de solennité à Tizi Hibel, le village natal du célèbre écrivain Mouloud Feraoun où une émouvante cérémonie de recueillement a été organisée par l'association culturelle Mouloud-Feraoun sur la tombe fleurie du regretté écrivain en présence de Ali Feraoun, le fils aîné de l'illustre écrivain et de sa famille, des membres de la Fondation Mouloud-Feraoun pour la culture et l'éducation, du président de l'APC et des élus d'Aït Mahmoud ainsi que de nombreux proches, citoyens et sympathisants de l'auteur du Fils du pauvre que les vieux du village continuent à appeler fièrement, familièrement et respectueusement “L'Mouloud Ath Chabane". Par ailleurs, à l'occasion du centenaire de la naissance de Mouloud Feraoun (1913-2013), l'on aura droit à compter d'aujourd'hui et pour une durée de trois jours, des journées d'étude sur l'engagement de Mouloud Feraoun dans la Révolution algérienne. C'est ainsi que Djohar Amhis animera ce matin à 10h à la maison de la culture Mouloud-Mammeri une conférence-débat sur l'œuvre de Feraoun, la Terre et le sang, alors qu'il sera procédé en début d'après-midi à la projection du film d'Ali Mouzaoui intitulé Mouloud Feraoun encore que le clou de cette journée résidera très certainement dans la présentation de la toute nouvelle pièce théâtrale la Terre et le sang, produite par le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. M H