Aider le fumeur à cesser de fumer sans le culpabiliser. Avec 3,7% de prévalence, le tabagisme reste la principale cause de la bronco-pneumopathie, une maladie respiratoire chronique et mortelle qui fait des ravages parmi les malades. La cessation de fumer et la prévention ont été les leitmotivs véhiculés par les éminents spécialistes qui se sont succédé à la tribune pour s'exprimer devant une assistance composée de quelque 150 généralistes et spécialistes venus s'informer sur la «bronco-pneumopathie chronique obstructive (Bpco 2012)». Ce symposium, organisé à Alger par la Société algérienne de pneumo-phtisiologie, que préside le médecin spécialiste Salim Nafti, a rassemblé plusieurs éminents spécialistes communicateurs qui ont disséqué, entre autres, la Bcpo, épidémiologie et ses facteurs de risques, son traitement, la réhabilitation du malade... C'est une maladie chronique sous-estimée et sous-diagnostiquée bien qu'elle soit un problème majeur de la santé publique, a-t-on souligné. Selon les termes même de Nafti, «c'est une catastrophe programmée lorsqu'on sait que nombre de personnes commencent à fumer à l'âge de seize ans». Tous les thèmes traités étaient accompagnés de sévères recommandations contre le tabac et une vaccination tous les cinq ans. Ayant un caractère formateur à l'adresse, notamment de jeunes généralistes, cette rencontre a permis d'énoncer quelques données à même de suivre comme il se doit le patient atteint par cette maladie. Ainsi, apprend-on que le profil des malades se visualise chez les hommes et femmes de plus de quarante ans, fumeurs ou anciens fumeurs. Les symptômes cités, souvent tardifs, sont l'essoufflement, la toux et les expectorations. Le taux de mortalité atteint 80% après 52 mois de maladie avérée. Les désagréments provoqués sont, notamment la détérioration de la qualité de la vie que soutient une absence de perfor-mance physique et une sédentarité accrue. Les malades arrivés aux stades I, II et même III sont habituellement pris en charge par des généralistes et non pas nécessairement par des pneumologues. Pour lutter efficacement contre cette maladie chronique, il a été recommandé aux médecins présents d'«éduquer le malade» et de pratiquer obligatoirement deux thérapies qui consistent en la «vaccination et un traitement médicamenteux de maintenance». La marche doit être recommandée au patient. Soulignant le rôle important du pharmacien, Nafti saisi l'occasion pour «dénoncer vigoureusement le non-remboursement par la Cnas de l'extracteur d'oxygène, appareil vital qui permet une oxygénothérapie» en qualifiant cette situation de simplement «scandaleuse dans l'Algérie de 2012, alors que le paracétamol est remboursé». Salim Nafti, qui a regretté que nous sommes «devenus une société de consommation», s'est par ailleurs élevé à ce sujet contre le matraquage publicitaire émis par l'Entv pour vanter plusieurs produits de consommation alors que «jamais un spot n'a été consacré à un médicament ou à la prévention d'une maladie».