Le Yémen, seul pays arabe où un soulèvement du “printemps arabe" a abouti à une solution négociée, a entamé lundi un dialogue national crucial pour son avenir mais boudé par les autonomistes sudistes. Le mouvement mobilise depuis dimanche ses partisans contre le dialogue national qu'ils ont décidé de boycotter, réclamant la sécession. Les manifestants ont brandi les drapeaux de l'ancienne république sudiste qui était un Etat indépendant avant sa fusion avec le nord en 1990. Le mouvement de protestation est organisé par la tendance dure du Mouvement sudiste, animée par l'ancien président Ali Salem al-Baïd, qui vit en exil au Liban et réclame la sécession du Sud. Ses partisans ont boycotté le dialogue national ouvert lundi et destiné à élaborer une nouvelle Constitution et préparer des élections pour février 2014, au terme d'une période de transition de deux ans, après le départ négocié du président contesté Ali Abdallah Saleh. Prévu initialement en novembre 2012, le dialogue a été retardé en raison des réserves des sudistes. Ces groupes séparatistes organisent depuis le 21 février dernier tous les mercredis et samedis des matinées de désobéissance civile à Aden, pour protester contre la mort de plusieurs des leurs lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Mais quelques sudistes ont pris part au dialogue de Sanaa au motif que c'est une tribune pour “défendre le peuple du Sud et son droit à l'autodétermination par référendum et sous supervision de l'ONU". D. B.