Une réunion entre responsables de l'Onu, de la coalition et du Conseil de gouvernement transitoire irakien doit avoir lieu dans la journée à New York. Cette manifestation intervient au lendemain d'un attentat suicide à la voiture piégée qui a fait un carnage devant le quartier général américain à Bagdad : 25 morts, dont apparemment deux Américains, et plus d'une centaine de blessés. Dans le centre de Bagdad, les manifestants chiites se sont réunis pour soutenir la demande du grand ayatollah chiite Ali Sistani, qui souhaite la tenue rapide d'élections en Irak "Oui, oui pour l'islam. Oui, oui pour la Hawza. Non, non au terrorisme", scandaient les manifestants, entre 3 000 et 4 000, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Démocratie veut dire élections". Toutes les tendances chiites étaient représentées, avec des partisans du CSRII (Conseil suprême de la révolution islamique en Irak), ainsi que ceux du jeune chef chiite radical Moqtada Sadr. Le grand ayatollah Sistani, personnalité la plus prestigieuse chez les chiites, réclame des élections en Irak et s'oppose à la désignation de l'Assemblée provisoire qui doit voir le jour avant la fin du mois de mai, conformément à l'accord de transfert des pouvoirs passé entre les Etats-Unis et le Conseil de gouvernement irakien. Une réunion entre le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, l'administrateur américain Paul Bremer, et une délégation du Conseil de gouvernement est prévue hier à New York, au siège des Nations unies. Washington souhaite faire revenir l'Onu en Irak et obtenir son soutien pour l'aider à désamorcer la crise avec la communauté chiite (majoritaire en Irak) sur les modalités de la transition politique. Les Nations unies avaient retiré leur personnel après l'attentat en août dernier contre le siège de l'organisation à Bagdad, qui avait notamment coûté la vie à leur représentant, Sergio Vieira de Mello. Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, met toujours en avant l'amélioration de la sécurité comme une condition essentielle pour un retour du personnel onusien en Irak. D'autre part, une grande partie de la quarantaine d'éclaireurs japonais arrivée au Koweït devrait se rendre dans la journée à Samawa, dans le sud de l'Irak, en mission de reconnaissance. Leur tâche est d'organiser le terrain avant le déploiement d'un corps expéditionnaire d'environ 600 militaires japonais d'ici à la fin mars. Selon deux sondages publiés hier, les Japonais sont de plus en plus nombreux à afficher leur soutien à l'envoi de soldats, même s'ils y restent majoritairement hostiles. Un de ces sondages publié par le quotidien de centre-gauche Asahi Shimbun, indique que les opinions favorables ont progressé de 34% à 40% par rapport au mois dernier. Les opinions défavorables diminuent nettement, de 55% à 48%. L'attentat de dimanche est le plus meurtrier qui ait été commis à Bagdad depuis ceux contre le siège de la Croix-Rouge et quatre commissariats de police le 27 octobre (42 morts). Il a aussi été le premier perpétré dans la capitale irakienne depuis le début de l'année. R. I. / A.