Les contestataires pointent un doigt accusateur vers Saïd Barkat, le ministre de l'Agriculture. Le congrès du mouvement de “redressement” du FLN, prévu théoriquement la fin de la semaine en cours, ne s'annonce pas visiblement sous de meilleurs auspices : à l'imbroglio juridique dans lequel s'est empêtrée la structure, chapeautée par Abdelaziz Belkhadem, vient s'ajouter la grogne des militants de base, hostiles à la manière dont se déroulent les préparatifs de ces assises. Réunies, hier, à Alger, 29 représentants de kasmas “parallèles” sur les 57 que compte la wilaya d'Alger, ont tenu à dénoncer “la méthode de désignation des délégués pour le congrès”. “On veut un congrès réunificateur sans exclusion”, ont affirmé, tour à tour, M. Kouider, “mouhafadh” de Bouzaréah, qui regroupe “9 kasmas” et M. Touahri, secrétaire de la “kasma” d'Alger-Centre, lors d'une conférence de presse animée à Alger. À l'origine de cette montée au créneau, la veille de la tenue du congrès, le mode peu orthodoxe, à leurs yeux, de désignation des congressistes. Selon les conférenciers, tous les délégués qui vont y prendre part ont été “parachutés” et aucun “n'a été élu de façon démocratique”. “On s'est insurgé contre Benflis à cause de ces méthodes et voilà qu'on les reproduit”, s'indignent-ils. S'ils se refusent d'accuser Belkhadem d'être derrière les consignes de cette façon d'élire les congressistes, les désormais contestataires ne manquent pas, toutefois, de pointer un doigt accusateur sur le ministre de l'agriculture, Saïd Barkat, accusé “d'imposture” pour reprendre l'expression d'un représentant de kasma. “C'est Saïd Barkat, le principal instigateur”, affirment-ils à l'unanimité. Il y a aussi Bounouar, promu récemment ministre et qui aurait opéré un forcing dans la circonscription de Dar El-Beïda pour imposer “les siens”, a révélé un militant. Selon les confidences d'un membre de la direction, Saïd Barkat aurait même utilisé le sceau du ministère pour les PV de réunion. Ces militants qui n'ont pas cessé, tout le long de la conférence, d'user du vocable “aile de Barkat”, qui sous-entend, en filigrane, que la structure est divisée en deux camps, se disent hostiles à la tenue du congrès. Comment vont-ils l'empêcher ? À cette question, ils affirment qu'ils ne vont pas recourir à la violence, mais qu'ils useront de tous les moyens légaux pour la tenue d'une conférence nationale qui va se pencher sur la question d'élection des congressistes. Mais dans un premier temps, ils comptent surtout sur le refus du ministère d'autoriser ces assises. En tout état de cause, ces militants se disent déterminés à mener leur entreprise à bon port, quitte à tenir le congrès après la présidentielle. K. K.