Résumé : Azad remonte dans sa chambre. Katia le suit...A l'idée que son frère allait les quitter aussi rapidement, elle devient triste. Azad tente de la réconforter en lui assurant qu'il n'était pas décidé à couper avec la famille...A l'heure du dîner, et prétextant une migraine, Zahia, se retira dans sa chambre...De son côté, Tahar semblait contrarié. Katia se charge de servir le dîner. Elle tente de minimiser les dégâts en déclarant tout de go à son père qu'Azad allait bientôt emménager dans son propre appartement. Tahar suspendit sa cuillère et interroge son fils du regard. Ce dernier hoche la tête : -Oui, je voulais vous en parler ce soir. -Je ne comprends pas pourquoi tu t'en es pris à ta belle-mère alors? Azad pousse un soupir : Désolé, je ne savais pas que les choses allaient se corser autant. Je voulais juste la taquiner, je l'avais appelée maman, et çà l'avait contrarié. -Tu l'avais appelé maman? Azad, agacé, hausse les épaules : -Où est le mal? Bien au contraire, je lui ai donné beaucoup de considération, je pensais qu'en l'appelant maman, j'allais me rapprocher d'elle davantage. Je voulais qu'on enterre les ombres du passé une fois pour toutes. Tahar dépose sa cuillère. Il semblait peiné, mais se reprit : -Tu sais bien que Zahia ne t'avait jamais permis de l'appeler “maman".... -Oui, mais cela fait bien des années. Aujourd'hui, je parle à une femme mûre, une femme qui en réalité est bien plus âgée que ma défunte mère. -Chut, ne répète plus jamais çà. Si jamais elle t'entendait... -Elle m'a déjà entendu, je lui ai déjà certifié que ma mère était bien plus jeune qu'elle. Tahar lève sa main : -Azad, Azad s'il te plaît, je n'aimerais pas renouer avec le passé, ni parler d'une femme qui nous a quittés voilà plus de vingt ans. Azad se tût. Il savait au fond de lui, que même s'il voulait en parler, son père ne le pourra pas...Zahia les avait tous mis en garde le jour où elle avait mis les pieds dans la maison...Plus jamais un mot sur la défunte...Il n'y avait même plus de photos d'elle dans la maison. Katia lance un regard suppliant à son frère...Surtout pas un mot de plus. Zahia risque de les entendre ou de surprendre leur conversation. Elle n'aimerait pas assister à une autre scène ce soir. Azad lui sourit, il voulut la réconforter, la rassurer. Katia était trop jeune pour subir tout ce qu'elle subissait quotidiennement. Il imaginait aisément les crises de sa belle-mère. Cette dernière ne devrait pas se gêner chaque fois qu'une situation la dépassait pour se rouler par terre, trembler et crier sans discontinuité. Le genre de femmes hystériques qui utilisaient toutes les astuces pour arriver à leurs fins. C'est-à-dire, avoir le dernier mot. Un passage à vide dans la vie, est toujours surmontable...Ne dit-on pas que le temps est le plus grand guérisseur? Cela fait des années que sa belle-mère avait frôlé cette dépression, dont on lui avait parlé. Que pouvait donc rester de cette phase? Et encore, est-ce la réalité ou juste de la comédie de la part d'une femme qui savait sur quel pied danser lorsque le bal n'est pas à son avantage ? Il se met à éplucher une orange, et son père pose la main sur son bras : -Quand comptes-tu t'installer dans ton nouvel appartement? -Le plus tôt possible, j'ai rendez-vous demain avec le promoteur chez un notaire. Je vais signer les papiers et retirer l'acte de propriété. -On voit que tu as pris les devants, fiston. -Oui et ce n'est pas trop tôt, j'aurais dû faire des démarches avant de rentrer d'Europe. -Pourquoi? Azad jette à son père un regard accusateur : -Pour ne pas contrarier ma belle-mère. Son père toussote et reprend d'une voix plus calme : -Tu as l'air heureux ce soir, je crois que cet appartement te plait. -Oui, il est bien situé et assez spacieux. -Assez coûteux aussi... Azad hoche la tête : -Presque toutes mes économies mais je ne m'en plains pas. Le quartier est très calme et l'immeuble est cossu. -Je connais le quartier, je veux dire, si tu parles de cet immeuble non loin du lycée de Katia. -Oui...C'est elle-même qui m'a orienté. Il sourit : -Ma petite sœur prend soin de moi. (À suivre) Y. H.