Résumé : Zahia est contrariée. Azad voulait faire d'elle sa maman juste pour quelques heures. La bonne humeur de son beau-fils la contrarie. Katia a compris que son frère avait trouvé un appartement et se joint à lui pour taquiner sa mère. Cette dernière est hors d'elle. Tahar, voulant apaiser sa tension, tente de faire comprendre à son fils que Zahia avait les nerfs fragiles. Elle s'était mise à trembler de tous ses membres et Tahar devint blême : - Zahia, Zahia, calme-toi donc. Il n'y a rien. Il lui retire le couteau des mains et la fit asseoir. Azad jette un coup d'œil en biais à sa sœur qui n'avait plus envie de rire. Il s'approche d'elle et murmure : -Je voulais juste la taquiner. Je ne voulais pas en arriver là. Elle hoche la tête et se pince les lèvres. Azad s'approche de son père qui lève le bras en signe de protestation : -Ne t'approche pas. Ta marâtre ne veut pas te voir. Tu l'as rendu malade. Offusqué, Azad monte dans sa chambre. Zahia ne l'avait jamais aimé. Son père le savait bien. Hélas, c'est toujours lui qui devait payer les pots cassés. Un instant, il fut tenté de quitter les lieux et d'aller passer la nuit dans un hôtel. Mais il se ravisa. Dès demain matin, il pourra obtenir les premiers papiers et procéder au paiement de son appartement. Dans le courant de la semaine, il pourra emménager chez lui. Il ferme les yeux un moment : “Chez lui". Depuis le temps qu'il rêvait d'avoir un toit ! Il repense à ses années passées sous d'autres cieux. Il avait encore sur la langue le goût amer d'une aventure, une longue aventure, dont il n'a pu voir le bout qu'après un long périple et des déboires qu'il n'était pas près d'oublier. Un coup à la porte de la chambre le tire de ses méditations. Katia l'avait suivi : -Désolée Azad. Maman n'a aucun sens de l'humour. Je sais que tu ne voulais pas la blesser. -Pas du tout. Je voulais juste la taquiner un peu, avant de vous annoncer à tous que j'avais pris un appartement. Un appartement dans l'immeuble vers lequel tu m'avais orienté. Grâce à toi petite sœur, je viens de tomber sur une très bonne affaire. -C'est vrai ? Il hoche la tête : -Oui. J'étais agréablement surpris par les dimensions et les décors intérieurs. Rien n'avait été oublié. C'est tout bonnement sublime. J'étais tellement pressé de mettre les choses au point que le promoteur n'avait pas hésité à me recevoir sans rendez-vous. Nous allons devoir nous rencontrer encore demain chez un notaire pour l'établissement de l'acte de propriété. -Je suis très heureuse pour toi Azad. Elle avait pourtant un air triste : Il lui relève le menton et remarque qu'elle pleurait. -Qu'est-ce qui t'arrive Katia. Tu t'inquiètes pour ta mère ? -Mais non ! Je ne m'inquiète pas pour ma mère. Nous sommes habitués maintenant à toutes ses réactions. -Alors que se passe-t-il ? Katia garde le silence un instant puis murmure : -Je ne voulais pas que tu nous quittes aussi vite. Je viens à peine de te retrouver grand frère, et voilà que je vais encore te perdre. Azad fronce les sourcils : -Tu vas me perdre ? -Oui. Puisque tu vas quitter la maison. -Mais je ne quitte pas la ville ni le pays. Mieux encore, je vais habiter juste à côté de ton lycée. Rien ne t'empêchera de passer me voir quand tu voudras. Elle acquiesce : -Je sais. Mais tu ne reviendras plus chez nous. Tu vas nous écarter de ta vie. Emu, Azad la prend dans ses bras : -Pourquoi as-tu de telles idées ? -Parce que je sais que tu n'aimes pas maman. Et peut-être même papa. Il la serre contre lui : -Je ne suis l'ennemi de personne Katia. Même après tout le mal qu'on m'a fait, je ne vais pas couper avec mes racines. Je n'ai plus personne en ce monde sauf vous trois. -Alors tu ne vas pas nous oublier et couper les ponts avec nous ? -Bien sûr que non. Mes portes seront ouvertes pour vous tous. Je ne suis tout de même pas un ogre qu'on fuit. Il ébauche un sourire : -Tu veux que je te dise ? -Quoi ? -Je vais meubler l'appartement et vous inviter tous à dîner chez moi. Cela te va ? Elle battit des mains : -Tu feras ça ? -Qu'en dis-tu ? -Mais c'est merveilleux. Nous allons visiter ton petit “chez-toi" et manger tous ensemble. -Nous allons pendre la crémaillère comme on dit. -Pendre quoi ? -La crémaillère. C'est comme ça qu'on appelle la cérémonie d'acquisition d'un nouvel appartement. Elle sourit : -Alors c'est bien. -Tu crois que ta mère acceptera de se joindre à nous ? Elle hoche la tête : -Ne t'en fais pas. Elle est trop curieuse pour rater cette occasion. Ils rirent et se donnèrent des tapes dans le dos. Un moment plus tard, Tahar les appelle pour le dîner. Il avait l'air contrarié. Zahia, prétextant une migraine, s'était retirée dans sa chambre non sans avoir lancé un coup d'œil accusateur à Azad. (À suivre) Y. H.