Là où les pays voisins progressent, notre pays “avance à reculons" Loin d'être un effet de mode, l'usage des TIC se généralise dans la société algérienne et se propage à présent à travers les 48 wilayas du pays. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Moussa Benhamadi, affirme que les citoyens algériens “sont en droit d'exiger la disponibilité d'Internet et la qualité des services qui lui sont liés». Il est rassurant d'entendre de tels propos dans la bouche d'un ministre, mais qu'en est-t-il réellement sur le terrain ? La situation reste à ce jour déplorable. En plus des difficultés pour les citoyens d'obtenir aisément un abonnement ou une ligne de téléphonie fixe, le gouvernement tergiverse concernant l'attribution de la licence 3G. En matière de TIC, l'Algérie reste à la traîne. En matière de débit d'internet, l'Algérie occupe la 176e place selon un classement établi par le site www.netindex.com et regroupant 178 pays. Pour réaliser ce classement, le site s'est basé sur des millions de résultats de tests récents du débit Internet(Speedtest.net) et d'accessibilit(Pingtest.net). Pour l'Algérie, le résultat a été obtenu grâce à l'analyse des résultats de tests effectués entre le 17 août 2012 et le 26 septembre de la même année. 272 946 adresses IP uniques ont été utilisées en Algérie durant cette étude, a affirmé Speedtest.net. Il est à souligner, par ailleurs, que 82,7% d'internautes algériens bénéficient d'une connexion ADSL, soit normalement du haut débit. Ceci dit, la moyenne des modems ne dépasse pas 1 Mo. Et encore, ils ne sont que 34.7% à atteindre ce débit et 30,9% à bénéficier d'un débit de 512 Kbits/seconde. Sur un autre chapitre, le taux de pénétration d'Internet en Algérie est estimé à 14% alors que chez les voisins, le Maroc et la Tunisie, il est respectivement de l'ordre de 51% et de 39%. Ces statistiques ont été révélées par le responsable de Google Afrique du Nord, Khaled Koubaâ dans un entretien accordé au quotidien électronique Maghreb Emergent. Toujours selon la même source, le taux d'abonnés au haut débit en Algérie est de 2,54% contre 4,6% en Tunisie. Même en matière d'exploitation des technologies de l'information et de la communication par les entreprises algériennes, le retard est considérable. Seulement 15% des entreprises algériennes sont connectées à Internet en 2013 et 9% seulement des entreprises ont une adresse électronique et aucune d'entre elles n'a pensé à mettre en ligne un catalogue de ses produits. 2013, l'année des TIC ? Démocratiser l'accès aux TIC, tel est le mot d'ordre que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné aux ministres du gouvernement lors du Conseil des ministres tenu le 26 décembre 2012. Pour atteindre cet objectif, un projet de loi fixant les règles applicables aux activités de la poste, des télécommunications et à celles liées aux technologies de l'information et de la communication a été approuvé par le gouvernement. La mesure phare de ce projet est certainement la levée du monopole qu'Algérie Télécom exerce sur Internet, l'ouverture de son réseau et l'entrée des fournisseurs sur le marché. L'autre mesure qui a retenu l'attention est la mise en place d'un observatoire des TIC. Cet organisme devra veiller sur la régulation des TIC en Algérie. Il aura comme mission aussi de définir des politiques pour améliorer les politiques de développement des TIC en Algérie. La nouvelle année 2013 sera-t-elle celle des TIC ? La prophétie que les Algériens attendent depuis des années pourrait bel et bien se concrétiser. Mais pour cela, il faudrait que le gouvernement tienne toutes ses promesses. 3G, LTE, haut débit, nombreux sont les chantiers initiés qui devront dynamiser les TIC dans notre pays. Mais à quand leur livraison ? C'est la question que se posent tous les Algériens.