Résumé : Azad dépose sa voisine devant son immeuble. Ils prennent ensemble l'ascenseur pour monter à leurs étages respectifs. Hadjira avoue à Azad qu'elle voulait se rendre dans son cabinet pour une consultation. Il fut ému. Cette femme cachait quelque chose. Dans l'intervalle, Zahia, sa belle-mère, le contacte. Elle aussi voulait un rendez-vous pour le lendemain matin. Azad est inquiet. Que se passe-t-il donc ? Zahia chuchote encore : - Non. Ce n'est pas ce que tu penses. - Voyons Zahia, tu sais bien que tu peux venir à n'importe quel moment. Je ne pense à rien. Tu es ma belle-mère. ! - Je n'aimerais pas te déranger. - Demain matin ? Tu veux passer demain matin ? - Oui, s'il te plaît. Azad n'avait jamais entendu sa belle-mère supplier qui que ce soit, ni prendre cette petite voix craintive. A coup sûr, quelque chose ne tournait pas rond. - Zahia, tu es sûre que tout le monde va bien ? Papa, Katia ? - Tout va bien, et tout le monde va bien. Je veux juste discuter avec toi. Ce n'est pas interdit, n'est-ce pas ? - Pas du tout, voyons ! Mais tu m'inquiètes en prenant cette voix craintive. Je ne te reconnais pas. - Demain tu sauras tout Azad. Demain matin je passerai chez toi. Et surtout pas un mot sur notre rendez-vous à qui que ce soit. Surtout pas à ta sœur. - Aucune crainte là-dessus. C'est promis. Elle raccroche, et le jeune homme demeure pensif un moment. D'abord Hadjira qui voulait le voir, puis sa belle-mère ! - Est-ce pour la même raison ?, se demande-t-il à haute voix. Sa belle-mère ne semblait pas du tout sereine ce soir. Par contre, Hadjira avait peut-être un “trop-plein" à déverser. Cette jeune femme devait vivre seule. Pourquoi n'est-elle pas dans sa famille ? Il repense alors à sa propre situation. Il y a des circonstances qui poussent les personnes à quitter leur famille. Parfois, il faut savoir trancher. Lui-même avait dû prendre les initiatives pour mener sa propre vie. Etait- ce la même chose pour Hadjira ? Bientôt il le saura se dit-il, en se glissant dans son lit. Le lendemain matin, il est réveillé par la sonnerie insistante de la porte. Il jette un coup d'œil à son réveil, et constate qu'il était à peine 8h, et que le jour venait de se lever. Il quitte hâtivement son lit et alla ouvrir. Zahia se tenait au seuil de sa porte. Elle semblait agitée, pâle et surtout apeurée. Elle le repousse vers l'intérieur et s'introduit dans l'appartement : - Vite Azad, referme cette porte, quelqu'un pourrait nous voir ! Surpris par cette visite trop matinale et le ton apeuré de sa belle-mère, Azad demeure un moment sans réagir. Certes, il attendait Zahia dans la matinée, mais pas à cette heure-ci. Il referme la porte et se retourne vers elle : - Je ne t'attendais pas si tôt Zahia. Je ne me suis même pas levé. Elle balaya l'air de ses mains : - Peu importe. Je voulais te rencontrer le plus tôt possible. Tout à l'heure, tu recevras tes patients, et je n'aimerais pas que quelqu'un me reconnaisse. Azad fronce les sourcils : - Pourquoi donc ? Tu es ma belle-mère et tu pourras passer chez moi à toute heure. Elle hoche la tête : - Oui, oui, je sais. Mais ce n'est pas ça. Elle tourne sur elle-même comme si elle cherchait quelqu'un, puis se figea et demande : - Tu es seul n'est-ce pas ? - Bien sûr. - Je vais te raconter quelque chose. Quelque chose qui me concerne personnellement. Je ne sais pas par quoi commencer. Azad se passe la main dans les cheveux : - Viens. Installe-toi au salon, je vais préparer du café et nous discuterons. Elle se calme et le suit. Le jeune homme branche sa cafetière électrique et se rendit dans la salle de bains pour une petite toilette avant de revenir vers sa belle-mère : - Tu me sembles agitée Zahia. Qu'as-tu au juste ? Elle se passe la langue sur les lèvres et lui jette un regard implorant : - Je ne me sens pas bien Azad. Je suis très anxieuse. Très agitée. Azad prend place en face d'elle : - Pourquoi te sens-tu anxieuse ? Elle hausse les épaules : - Je ne me sens pas bien. Je me suis fait suivre par un psychiatre il y a quelques années. J'avais... J'étais dépressive. Et maintenant je ne prends plus de médicaments. (À suivre) Y. H.